Biographie

Philippe COHEN-GRILLET

Oeuvre(s)

" Haut et court "

Roman

Le journaliste Philippe Cohen-Grillet est né en 1973 à Paris. Il est l'auteur de plusieurs
ouvrages d'investigation, dont Maurice Papon, de la collaboration aux Assises (1997) et Jean-Pierre Raffarin, fulgurances et platitudes (2003), qui étudie la politique de communication de l’ancien Premier ministre.
« Mon Dieu, un suicide familial, cela s’apprête comme un pique-nique, se peaufine comme un départ en vacances, on veille à tout, pratique et minutieux : aux cordes tout d’abord (solides, bien coulantes du noeud, montagnardes), à la lettre d’adieux, aux chaises Henri II que l’on repoussera, sèchement, du talon. Maintenant que la chose est faite, les corps découverts par les voisins, les papiers de presse (fautifs) sortis, il est temps de revenir à notre histoire, à nous, gens réputés ordinaires, que la mort a saisis pas à pas, puis vidés cul sec. Et c’est moi, le fils, qui conte l’histoire. Une histoire d’une
banalité rassurante où tout se joue entre l’hypermarché où je végète en rêvant de Caroline et de sa Banque alimentaire, mon père et son usine, ma soeur peste et son auto-école, ma mère et son four et son foyer. Une histoire d’une linéarité à ce point morne que les doctes gendarmes, avec la voisine, la mère Bin, pataugent dans leur enquête, furètent, tâtonnent. Car tout est là : comment identifier le mal sourd, l’acide lent, qui ronge et délite, comment reconstituer la lente avancée de la mort. L’angoisse ne laisse pas d’empreinte, la nausée, des marques au sol. Avec un sens fort de l’humour noir, virtuose en cocasserie macabre, Cohen-Grillet romance ce fait divers tout ce qu’il y a d’authentique et invente une comédie noire grinçante comme une porte de cimetière. Ne riez pas, c’est arrivé près de chez vous ! »
(résumé)
« Que serait une rentrée littéraire sans son livre drôle, grinçant, dérangeant ? [...] Philippe
Cohen-Grillet dénonce par l'absurde et le cocasse un système qui broie les plus faibles. Les zélotes du profit à tout prix en prennent pour leur grade. Une façon de venger ces moins que rien, ces déclassés qui, dans la vraie vie, en 2007, à Coulogne, Pas-de-Calais, ont fini leur vie pendus à une corde. »
(Dominique Guiou, Le Figaro Littéraire, 6 septembre 2012)