Biographie

Philippe LABRO

Oeuvre(s)

" Le flûtiste invisible "

Ecrivain, journaliste et cinéaste, Philippe Labro est également homme de radio et parolier. Après avoir été reporter à Europe 1 et France Soir, il rejoint RTL, Paris Match puis les chaînes TF1 et Antenne 2 . De 1985 à 2000, il dirige les programmes de RTL dont il devient le vice-PDG en 1996. En 2005, il poursuit son parcours télévisuel en créant la chaîne Direct 8.

Le premier livre de Philippe Labro, « intitulé Un Américain peu tranquille, n'a pas pris une ride. Peut-être parce que l'auteur centre sa narration sur le personnage d'Al Capone et que les mythes ne vieillissent jamais. Plus sûrement parce que, tournant le dos aux modes et aux effets faciles, la petite musique chère au style de Philippe Labro faisait déjà entendre sa partition si singulière. » (Jean-Rémi Barland, Lire, juillet 2005)

Dans Des feux mal éteints (1967), l’auteur dresse le portrait « des hommes qui eurent vingt ans au moment de la guerre d'Algérie, entre 1950 et 1960. Découvrant la violence et la mort, mais aussi la beauté d'Alger sous le soleil, la magie des plages nues, obsédés par l'adolescence perdue, hantés par le mythe du cinéma américain, confrontés à la torture, ils deviennent bientôt des " adultes ", c'est-à-dire qu'ils perdent leur innocence, s'ils gardent leurs nostalgies. » (présentation de l’éditeur)

Dans les années 1970, Labro se consacre principalement au cinéma et revient à la littérature en 1982 avec Des bateaux dans la nuit.

Publié en 1983 sous le pseudonyme de Stéphanie, Des cornichons au chocolat est devenu culte pour toute une génération d’adolescentes. Ce livre constitue le premier volet d’une trilogie « féminine » poursuivie avec Manuella (1999) et Franz et Clara (2006).  

Récompensé par le Prix Interallié, L’étudiant étranger (1986) raconte comment, « Invité par une prestigieuse université de Virginie, un jeune Français découvre émerveillé la vie dorée des college boys, leurs équipes sportives, leur campus dans une vallée paradisiaque. C'est le temps d'une Amérique sage, celle d'avant l'explosion des mœurs et le fracas des années 1960.  […] » (présentation de l’éditeur). La suite d’Un étudiant étranger, Un été dans l’Ouest est publiée en 1988 et reçoit le Prix Gutenberg.

Philippe Labro poursuit dans l’écriture autobiographique et raconte dans Le petit garçon (1990) son enfance dans le Sud-Ouest pendant la Seconde Guerre mondiale. Il décrit ensuite son adolescence puis son entrée dans le monde de la presse parisienne dans Quinze ans (1992) et Un début à Paris (1994).

« Homme de média », Philippe Labro publie en 2002 un recueil des meilleurs portraits d’artistes et d’hommes politiques, intitulé Je connais gens de toutes sortes.  

Publié en 2010, 7500 signes, chroniques rassemble des textes journalistiques publiés depuis les années 2000 et d’autres inédits, ainsi qu’une nouvelle. Avec cet ouvrage, Labro veut montrer le lien entre écriture journalistique et fiction.  

En 1996, Philippe Labro raconte son séjour entre la vie et la mort. « Quand un grave accident de santé arrive à un type ordinaire, on appelle ça une saloperie. Lorsque, en revanche, la mésaventure touche un écrivain, le drame peut tourner à l'odyssée, à La Traversée, pour reprendre le titre du dernier ouvrage de Philippe Labro. Heureux homme qui sait métamorphoser un flirt avec la mort en ode à la vie, une bactérie pernicieuse en littérature. » (Olivier Le Naire, L’Express, 11 avril 1996)

 C’est à la suite de son hospitalisation que Labro plonge dans une dépression. Dans Tomber sept fois, se relever huit (2003), « il réussit à raconter de l'intérieur ce qu'il a vécu pendant ces longs mois, il nous fait partager cette souffrance pourtant difficile à imaginer lorsque l'on n'est pas passé par là. Et il est la preuve vivante que l'on peut guérir lorsque l'on est bien soigné et surtout beaucoup aimé. » (Pascale Frey, L’Express, 1er octobre 2003)

« Philippe Labro […] sait raconter, c'est très difficile, plusieurs histoires qui n'en font finalement qu'une : dans Les Gens [2009], titre très lelouchien, trois destinées s'entremêlent […]. On se demande d'abord comment des vies si étrangères les unes aux autres, situées dans des espaces-temps si distincts, vont entrer en collision, telles des particules élémentaires. C'est là tout le savoir-faire, impressionnant, de Labro. » (Yann Moix, Le Figaro, 5 février 2009)
 
Mon Amérique à moi (2012) c’est « l'Amérique que l'étudiant Labro a découverte en 1954, celle des drive-in, des blue-jeans, de James Dean, des Ford Fairlane, du rock'n'roll, des grille-pain chromés, des "yeah, baby", et des filles à socquettes, [qui] n'existe plus. Mais peu importe : il reste une collection d'individus hors du commun, que le reporter Labro a rencontrés, et qui l'ont marqué. Cette Amérique-là a presque disparu : c'est une étoile qui s'éloigne à grande vitesse, dans une traînée étincelante. Il demeure la nostalgie et le goût délicieux - d'un rêve à demi effacé. »  (François Forestier, Le Nouvel Observateur, 16 octobre 2012)

Selon Labro, Le flûtiste invisible (2013) « veille et joue les notes d'une portée dont lui seul connaît le rythme. Appelez ça le destin, la chance, le hasard, la coïncidence, le battement d'ailes du papillon qui... Comme vous voudrez, mais cette main invisible existe, et il était temps qu'elle se montre en plein jour. Labro s'en fait le porte-parole, sans effets de manches ni phrases définitives, sans certitudes ni dédain pour ces choses qui nous échappent. Il ouvre devant elles ses grands yeux de journaliste et restitue ce qui le - nous - dépasse avec l'habileté du metteur en scène qui ne veut rien rater de son scénario... » (Jérôme Béglé, Le Point, 28 mars 2013)

 

lauréat prix littéraire 2007 lauréat prix littéraire 2007