Biographie

Pauline DREYFUS

Oeuvre(s)

" Immortel, enfin "

Roman

Editions Grasset

« 1968. Cinquième candidature de Paul Morand à l'Académie française. L'écrivain n'est plus l'auteur glorieux des années 30. Il a perdu sa guerre. Il a 80 ans. Dix ans plus tôt, le général de Gaulle, lui reprochant sa collaboration avec le régime de Vichy, a refusé qu'il entre sous la Coupole. Pour qui sent la mort approcher, l'Académie n'est-elle pas la promesse de devenir immortel ?
Et voici le récit de sa campagne, sa dernière campagne. On croise, dans son fameux salon du Champ-de-Mars, à Paris, Jean d'Ormesson, Patrick Modiano, Alexandre Viallate, mais aussi une jeune étudiante au Conservatoire qui s'est présentée pour faire la lecture à sa femme, Nathalie Baye.
Le portrait vif, piquant, morandien, somme toute, d'un homme réconcilié avec lui-même et d'un écrivain parmi les plus grands. » (présentation de l’éditeur)

« Pauline Dreyfus a choisi de […] tracer le portrait d'un homme au soir de sa vie, tiraillé de remords et de regrets, et d'un écrivain qui soudain renaît sur la cendrée verte et or de l'Académie. Au cours d'une campagne qui se conclura par une élection de Maréchal, la romancière nous introduit dans l'appartement-cathédrale de l'avenue Charles-Floquet, encore hanté par la présence d'Anna de Noailles, Drieu La Rochelle ou Emmanuel Berl. Là, elle dépeint le quotidien d'un vieux couple recroquevillé sur ses maux et ses souvenirs. Touchants dans leur amour indéfectible, féroces parfois, Paul et Hélène se révèlent bienveillants à l'égard des jeunes écrivains conviés à leur table ; ainsi les campe-t-elle dans un troublant clair-obscur qui estompe certaines zones d'ombre. Morandienne jusqu'au bout de la plume, Pauline Dreyfus l'est incontestablement grâce à un sens de la formule et du croquis vif que n'aurait pas renié son modèle. (Christine Rousseau, Le Monde des Livres, 29 mars 2012)

Les jeunes écrivains viennent ici comme au musée. Arrachent des bribes de souvenirs à ce grand silencieux. Quémandent des conseils à Paul. Il n'aime pas parler boutique mais il est touché par leur admiration affectueuse. Elle lui rappelle Nimier et sa hargne à le réhabiliter, au moment où plus personne ne parlait de lui.
A tous, il répète :
 - On écrit avec son caractère, avec son foie, avec ses rhumatismes, avec ses yeux, jamais avec son intelligence. N'ayez pas trop d'idées : elles font vieillir les livres. Lui-même dit qu'il ne parvient jamais à retenir les idées abstraites (...). Il leur dit encore que la bonne littérature, ça n'est qu'une suite d'images simples qui remuent des couteaux dans des plaies invisibles.