Biographie

Jean-Philippe ROSSIGNOL

Oeuvre(s)

" Vie électrique "

Roman

Editions Gallimard

« Dans ce roman trépidant divisé en trente « jours », un jeune homme pressé décide de prendre le large. De Berlin, où le narrateur fréquente les endroits les moins connus et les plus allumés de l’ex Berlin-Est à la Russie en passant par une partie de pêche au large de l’Espagne, New York ou encore Cambridge, dans une incessante collision de lieux et de personnages, le livre swingue sur un rythme très particulier, entre pulsation et vibration ondulatoire, avant de se clore sur un éloge du sommeil, bienvenu après ces trente journées électriques. » (présentation de l’éditeur).

J'étais à New York il y a cinq ans et j'ai commencé à fréquenter cette fille, Susan, plutôt dévergondée et vraiment drôle. On s'amusait du côté de TriBeCa, chez des amis à elle. Des musiciens, des fous. On débutait la longue nuit par des alcools rares et du champagne rosé, les têtes tournaient, tournaient, les gars jouaient de la batterie, tapaient des mains, ne voulaient surtout pas qu'on trouve le temps long. C'était une boucle. Celui qui s'arrêtait de danser ou de chanter laissait la place à celui ou celle qui en avait encore sous la pédale. On accélérait à plusieurs un rythme cool & cold, certains prenaient des drogues, moi j'en ai jamais eu besoin. Mon corps s'amuse seul à en secréter gratuitement.

« 30 jours, 30 textes brefs, des articles (certains ont paru dans des revues...) de quelques feuillets chacun. La plupart présentent un auteur, d'une manière critique et personnelle – et l'on voit par là quel effet la lecture peut avoir, dans le meilleur des cas : une véritable crise se produit, vous n'êtes plus en mesure de demeurer tout à fait ce que vous étiez avant d'ouvrir le livre. La vie électrique dont il est question ici procède de cette expérience : vivre en lecteur. Ce livre en est l'expression audacieuse et percutante ; il commence, du reste, par un autoportrait qui donne une indication sur ce qui va suivre : voici mon monde, semble dire Jean-Philippe Rossignol, voici la vie que j'ai voulu vivre. Il ressort de ce préambule – réjouissant, fulgurant, inquiétant – une pensée subtile, qui cherche et trouve son tempo propre. C'est une pensée en train de se faire, dans le vif de la vie, dans les événements qui se succèdent, se juxtaposent et trament l'existence. » (Thérèse Moro, Artpress n°382, octobre 2011)