Biographie

René DE CECCATTY

Oeuvre(s)

" Raphaël et Raphaël "

Après avoir été professeur de Lettres, René de Ceccatty, né en 1952, devient conseiller littéraire aux éditions Denoël, puis chez Gallimard. Membre du comité de lecture du Seuil, il collabore régulièrement au Monde des Livres et tient une chronique littéraire dans le quotidien romain Il Messagero. Il est également traducteur d’auteurs italiens et japonais. Au théâtre, René de Ceccatty a notamment travaillé avec le metteur en scène Alfredo Arias.

Le thème récurrent dans les romans de Ceccatty, l’homosexualité, donne à son œuvre des accents autobiographiques (Personnes et personnages, 1979 ; Esther, 1982 ; L’étoile rubis, 1990 ; L’Or et la poussière, 1986 (Prix Valery Larbaud) et La sentinelle du rêve (1988).

Dans Le Diable est un pur hasard (1992), « Si ressemblant soit-il avec l’homme secret que nous connaissons, le narrateur de ce recueil n’en est qu’une image, un double fantasmé, mêlant les éléments vécus à la méditation sur les hasards troublants qui ont gouverné son existence. Car l’auteur nous prévient qu’il n’est qu’un comédien docile que le diable tire par la main. » (Anne Pons, L’Express, 25 mars 1993)

En 1994, il publie L’Accompagnement, en hommage à un ami mourant du sida. Dans les derniers jours, il m’a dit, lui qui était écrivain, qu’il n’avait pas eu la force de décrire ce qu’il vivait et que personne encore n’avait pu décrire cette lutte contre la mort à l’hôpital. Il m’a dit qu’un autre ami écrivain – lui aussi très présent à ses côtés pendant toute la maladie – et moi, nous en savions désormais assez pour décrire ce que nous avions vu. C’était un appel.

En 1996, il entame un cycle autobiographique consacré à son ancien compagnon, Hervé, décédé en 2002. Aimer (1996), Consolation provisoire (1998), L’Eloignement (2000) et Une fin (2004) forment une tétralogie dans laquelle « René de Ceccatty affirme une violence contradictoire entre bonheur et passion, mais ne la condamne pas pour autant. La souffrance d’aimer est une constante de son œuvre. » (Le Monde des Livres, 11 février 2000)

Dans Fiction douce (2002), « un écrivain rencontre deux très vieux romanciers, écrit une pièce de théâtre pour une célèbre comédienne, voyage en Amérique du Sud, se souvient de son enfance et d’une passion impossible, rencontre un chauffeur de taxi troublant et croise la mort, à travers un ami qui disparaît avec une élégante brutalité. Tout se déroule dans la solitude, au volant, sous la pluie. » (présentation de l’éditeur)

En 2005, l’auteur revisite son thème de prédilection avec Le Mot amour. « On ne parle plus d’amour de cette façon-là. Ici, point de descriptions physiques détaillées, ou de paroles crues. Mais uniquement des mots, des dialogues d’une infinie beauté, où il est pourtant souvent question du malheur d’aimer. […] On sent que René de Ceccatty est obsédé par le sentiment d’aimer, et ses variations […] Ne dit-il pas de l’amour qu’il possède ce pouvoir de donner vie et mort, les deux parfois se confondant ? » (Mohammed Aïssaoui, Le Figaro, 22 décembre 2005)

« Le point de départ de L’Hôte invisible [2007] est un tableau, intitulé La Famille Moscon et peint au XIXème siècle par un contemporain d’Ingres, Josef Tominz. Ce tableau, en apparence conventionnel, représente trois femmes qui prennent le thé sur une terrasse ouverte, donnant sur un jardin. Deux d’entre elles regardent quelqu’un ou quelque chose qui se trouve près du chevalet du peintre, et qui pourrait être cet hôte invisible. René de Ceccatty utilise l’énigme du tableau – quel est cet hôte invisible qui vient troubler la quiétude d’une famille ? – en motif qui lui permet d’analyser sa propre vie. » (présentation de l’éditeur)

Avec Un père (2007) « René de Ceccatty franchit une nouvelle étape dans son travail de confession autobiographique ; [il] raconte ici sa rencontre, puis sa relativement brève relation avec un père, comme il le désigne, un homme marié, avec deux enfants. Peu à peu, il découvre les mensonges de cet homme, plein de duplicité, pervers et manipulateur, qui vit entre déni de son homosexualité et collection d’aventures avec hommes et femmes. […] A travers le portrait de cet homme à la sexualité débridée, René de Ceccatty se repose la question des choix sexuels et s’interroge sur l’homosexualité avec intelligence et sagacité, dans un style net et sobre. » (présentation de l’éditeur)

En janvier 2010, il signe une biographie de l’écrivain italien Alberto Moravia. « Dans sa complète et audacieuse biographie qu’il lui consacre, René de Ceccatty avoue qu’il n’est pas simple d’écrire l’histoire d’un homme – un écrivain – qui a toujours professé sa détestation du passé. Mais, plus encore, le problème véritable, c’est ce mélange d’extrême vitalité et de mélancolie qui caractérisait l’homme et l’écrivain. […] René de Ceccatty ne s’est pas découragé devant ce mélange si particulier de mélancolie et de vitalité : il l’a défié. » (Elisabetta Rasy, Le Monde des Livres, 19 février 2010)

    Noir souci (2011) est un « essai biographique [qui] examine la relation platonique que Léopoardi a entretenu à la fin de sa vie avec le jeune Antonio Ranieri. Vieux et malade, l'écrivain italien se réfugie à Naples avec Antonio, grand séducteur de femmes. » (présentation de l’éditeur)

Avec Raphaël et Raphaël (Flammarion, mars 2012), il poursuit sur son thème de prédilection : « L’amour, chez cet auteur qui lui a consacré de beaux et nombreux livres, est toujours impossible, torturant, l’amour d’un homosexuel pour un homme qui veut être aimé de lui mais préfère les femmes. Avant l’ère Raphaël, cinq romans ont été consacrés à un rêve nommé Hervé, depuis Aimer (1996). Mais faut-il parler de roman ? Non, répond l’auteur, qui consacre des pages superbes de Raphaël et Raphaël à cette énergique dénégation : il n’est pas un écrivain de fiction. Le mot transposition m’agace : le résultat du labeur romanesque m’accable d’ennui par anticipation. » (Claire Devarrieux, Libération, 29 mars 2012)