Biographie

Victor-Lévy BEAULIEU

Oeuvre(s)

" Antiterre "

Ecrivain, dramaturge, polémiste et éditeur québécois, Victor-Lévy Beaulieu est né en 1945.  Après avoir été chroniqueur à l’hebdomadaire Perspectives dans les années 1960 et 1970, il devient journaliste pour plusieurs quotidiens. De 1972 à 1978, il enseigne la Littérature à l’Ecole nationale de théâtre du Canada et écrit de nombreux textes diffusés à la radio ainsi que des téléromans qui connaissent un franc succès au Québec. Très actif dans le domaine de l’édition, il fonde les Editions de l’Aurore en 1973, les Editions VLB en 1976 et, en 1995, les Editions Trois-Pistoles, qu’il dirige toujours.
Il a reçu de nombreux prix, dont le Prix du Gouverneur général du Canada en 1974 et les prix Duvernay et Arthur-Buies pour l'ensemble de son œuvre. En 2001, le prix Athanase-David venait couronner sa carrière littéraire.
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En 1968, Victor-Lévy Beaulieu publie son premier roman Mémoires d’outre-tonneau qui sera suivi par une longue suite de romans tels que La nuite de Malcomm Hudd (1969), Jos Connaissant (1970), Les Grands Pères (1971), Un rêve québécois (1972), Oh Miami Miami Miami (1973), Don Quichotte de la démanche (1974), N’évoque plus que le désenchantement de ta ténèbre, mon si pauvre Abel (1976). Il poursuit son important travail romanesque dans les années 1980 et 1990 avec notamment Una (1980), Satan Belhumeur (1981), Moi Pierre Leroy, prophète, martyr et un peu fêlé du chaudron (1982), Steven le Hérault (1985) et L’héritage en deux tomes (1987 et 1991).
L’œuvre colossale de Victor-Lévy Beaulieu s’accroît chaque année de nouveaux titres dans des formes d’écriture aussi diverses que le roman, le texte dramatique, l’essai polémique, la chronique et même la poésie.   
L’auteur est en effet particulièrement reconnu pour le grand nombre d’essais qu’il a écrits sur des personnages littéraires tels que Pour saluer Victor Hugo (1971), Jack Kérouac (1972), Monsieur Melville (1978), Docteur Ferron (1991), Seigneur Léon Tolstoï (1992), Monsieur de Voltaire (1994), James Joyce, l’Irlande, le Québec, les mots (2006), Se déprendre de soi-même : Dans les environs de Michel Foucault (2008).
En 2008 paraît son 70ème titre, La Grande Tribu. C’est la faute à Papineau, son « maître-ouvrage » dont il avait annoncé la publication 35 ans auparavant.
Dans ce roman, qualifié de grotesquerie, « Habaquq Cauchon, en fouillant dans son passé, découvre que ses ancêtres, avant leur venue en Kebek, étaient pour moitié hommes et pour moitié cochons, et que leur côté grotesque en a fait des hors-la-loi, des rebelles et des insoumis. Après quatre cents ans dans le Nouveau Monde, que reste-t-il du corps et de la tête de cochon qu'on avait à l'origine ? Et ce corps-là et cette tête-là de cochon peuvent-ils non seulement résister à toutes les répressions politiques, culturelles et sociales qu'on leur inflige, mais se renforcer au point de faire venir la révolution et de la porter jusqu'à la fraternité, l'égalité et la liberté ?
En interrogeant quelques-uns des grands libérateurs du XIXe siècle en ayant pour compagnon ce gigantesque orignal épormyable que fut le poète Claude Gauvreau, Habaquq Cauchon se forge une identité telle qu'elle en devient souveraine à jamais par toute l'indépendance qui la porte enfin. » (présentation de l’éditeur)
En 2009, Victor-Lévy Beaulieu publie Bibi, un roman d’un genre un peu particulier qu’il appelle autoroman.
« Dans son enfance, le narrateur a contracté la poliomyélite. Il vit au Gabon, depuis près de trois ans, pour y retrouver les indices que lui a laissés Judith, son premier amour, afin qu’il la retrouve dans un jeu de piste mondial qui l’a mené du Québec à l’Afrique centrale en passant par l’île de Pâques. Après une vie de silence, après l’avoir abandonné tout jeune homme, Judith a repris contact avec lui.
Pourquoi elle ne vient pas aux rendez-vous qu’elle lui fixe de pays en pays, il n’en sait rien. Il persiste à vouloir aller jusqu’au bout d’un voyage qui serait éprouvant, même pour quelqu’un qui ne serait pas infirme. Cette fois-ci, c’est la dernière étape. Tout au moins il le croit, et que Judith se montrera. Il l’attend dans un hôtel de Libreville, vidant verre de whisky sur verre de whisky.
Et c’est à Libreville qu’il fait la rencontre de… Calixthe Béyala, une Camerounaise s’occupant d’enfants nécessiteux (rien à voir avec une romancière connue) et qui anime une petite librairie. Au moment où une intimité s’installe entre ces deux solitaires, Judith refait surface : elle donne rendez-vous à son ancien amant en Ethiopie, dans la vallée de l’Omo, berceau de l’Humanité. Le narrateur doit aller jusqu’au bout de son voyage, vers ce commencement de l’Histoire qui sera peut-être la conclusion de la sienne, pour enfin comprendre la femme en forme de devinette qui a marqué sa vie.
Jeux typographiques, histoire dans l’Histoire, cacophonies, jouissance du texte et de l’histoire, un livre-monde, résumé et apothéose d’une œuvre, dans la lignée de Sterne et de Joyce. » (présentation de l’éditeur)
En 2011, avec Antiterre, « Victor-Lévy Beaulieu met fin aux travaux d'Hercule tels qu'il les annonçait en 1973 : Antiterre est la conclusion de «La vraie saga des Beauchemin» commencée avec Monsieur Melville, poursuivie avec James Joyce, l'Irlande, le Québec, les mots, La grande tribu et Bibi. Au terme de cette longue traversée du désert québécois qui a porté Abel Beauchemin de Trois-Pistoles jusqu'aux rives du Gabon et aux confins de l'Éthiopie, reste-t-il encore un rêve possible, un avenir faiseur de grandes réalités ? » (présentation de l’éditeur)