Biographie

Jean-Marc PARISIS

Oeuvre(s)

" Depuis toute la vie "

Roman

Editions Grasset

Jean-Marc Parisis est né en 1962. Journaliste à Libération puis au Figaro, il fonde, en 1988 la collection «La Désinvolture» aux Editions quai Voltaire. Depuis 1990, il est auteur de documentaires pour la télévision et scénariste de cinéma.
Jean-Marc Parisis a publié son premier roman, La Mélancolie des fast-foods, en 1987. Suivirent Au Marbre (1988), recueil de textes de F. Sagan, G. Dupré et F. Nourissier, Le lycée des artistes (1992), roman qui reçut le Prix de la Vocation, une bibliographie : Reiser (1995) et un dernier roman paru en 2000, Depuis toute la vie.
L'exergue de Mishima qui ouvre Depuis toute la vie donne le ton du livre : «L'amour est aujourd'hui devenu une idylle de pygmées». Entre l'autobiographie et la fiction, Jean-Marc Parisis propose un roman grinçant, drôle et désespéré contre la complaisance, la gestion de l'ennui, l'amour au rabais.
Un roman mené comme un combat : «J'ai toujours parlé comme on cogne. Cela m'a souvent évité de cogner».
A la base de tout, il y a une mère qu'on n'a pas su comprendre et une question : que connaît de moi cette femme de 60 ans qui m'a engendré ? Alors le narrateur - Parisis - raconte à la première personne :«Voilà ma vie envisagé sous l'angle de la peur et de la beauté. Une vie hurlée, recueillie, dans mon style de bâtard». Avec une cruauté non dénuée de tendresse, Jean-Marc Parisis essaie de remonter aux sources de la mémoire, de s'expliquer son bégaiement et surtout la peur massive, ontologique qui le possède. Mêlant règlement de comptes et déclaration d'amour, l'auteur livre, pêle-mêle, son enfance, ses aventures sexuelles, ses colères, ses lectures, ses pamphlets contre les années 80, contre cette génération qui bafouille «entre l'allégeance et la haine, la guimauve et la schlague». Recherchant la beauté et l'amour, entrevus à travers la figure de Deirdre, le narrateur se perd dans les livres et dans les fictions cinématographiques qui se substituent à la vie car «la vie ne se vit pas, elle s'imagine». C'est pourquoi il y a tant de faux écrivains : «Ils rêvent, romancent, se confessent sur l'oreiller, mais il y a personne dans le lit ; alors ils écrivent».
Avec des images fulgurantes («Je dépasse des chenils d'enfants en larmes»), une liberté langagière quelquefois proche d'un Céline, Parisis donne libre cours à sa rage (jamais dénuée d'humour), fulminant contre son époque, contre lui-même, contre la mort de la volonté, "la société du spectacle", les leurres de notre temps : «Il fait jour partout, mais c'est un faux jour, il n'y a plus de ciel."