Biographie

Lou DELVIG

Oeuvre(s)

" Jours sans faim "

Roman

Editions Grasset

Née en 1966 en région parisienne, Lou Delvig a fait des études de lettres avant de s'orienter vers la sociologie et la gestion des ressources humaines. Diplômée du Celsa, elle travaille aujourd'hui dans un institut d'études spécialisé dans l'observation sociale en entreprise. Jours sans faim est son premier roman.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître pour un roman sur l'anorexie, Jours sans faim est avant tout un hymne à la vie ; un livre d'une sensibilité extrême et d'un humanisme véritable. Roman quasi-autobiographique, Jours sans faim raconte l'histoire de Laure, 19 ans, anorexique qui accepte, à bout de forces, l'hospitalisation car un docteur lui a dit «vous n'avez pas besoin de mourir pour renaître». C'est l'histoire d'une souffrance terrible mais aussi celle d'une guérison.
Lou Delvig décrit avec précision les mécanismes de cette maladie qui pousse Laure à «vider son corps» car «elle voulait devenir transparente, courir les rues en se cognant les genoux, sans jamais s'arrêter. S'éthérer, tituber, mais tenir. Dans cette quête insensée, passionnelle, elle cherchait l'isolement, l'indifférence aussi. Ne plus pleurer, ne plus entendre, ne plus sentir».
Ne plus sentir le désespoir de sa mère «robot programmé aux neuroleptiques»,ne plus entendre les insultes de son père, «des mots périmés, avariés, qu'on ne digère pas. Qui restent sur l'estomac». Ne plus voir sa soeur pleurer.
Pourtant, pendant longtemps Laure s'était crue la plus forte : «Elle se vantait à voix haute d'avoir tout encaissé, tout digéré (...). Jusqu'au jour où cette enfance blessée lui était remontée d'un seul coup. Acide. Elle avait beau mâcher, ruminer, déglutir, ça ne passait plus.»
A bout de forces, elle s'était retrouvée dans cet hôpital avec «des squelettes indomptables et des baleines affamées», entre les mains du docteur Brunel qui entend sa souffrance et peu à peu la ramène à la vie.
Lou Delvig sait rendre la douleur de cette nutrition forcée, cette angoisse qu'accompagne chaque bouchée, la souffrance qui dévore de l'intérieur et surtout la «peur de sortir de ça et de ne pas en sortir».
Petit à petit, Laure renaît à la vie. Le lecteur perçoit cette renaissance par l'élargissement du monde de Laure non plus tournée vers elle-même mais vers les autres. Laure se met à percevoir la souffrance des autres et cette compassion envahit tout le livre, conférant à la confession de Lou Delvig la portée d'un roman universel.