Biographie

Valentine GOBY

Oeuvre(s)

" La note sensible "

Roman

Editions Gallimard

Valentine Goby est née en 1974. Après des études en sciences politiques, elle a travaillé pour des associations humanitaires au Vietnam et aux Philippines. La note sensible est son premier roman.
Actuellement, elle termine son deuxième roman, un recueil de textes courts, et travaille sur un scénario de court-métrage.
A force d’écouter sa musique, recroquevillée dans son lit, l’oreille collée à la cloison, Inès s’interroge « A quoi ressemblaient ses bras de violoncelliste, son torse de ténor ? Le corps contre le bois, je l’entendais presque respirer. » Rapidement, elle fait connaissance avec Vendello, ce voisin italien, qui chaque nuit joue pour elle : les yeux bleus, la chevelure poivre et sel, l’accent toscan, « douces voyelles à l’italienne, consonnes roulantes dans la gorge. Il ne pouvait pas être laid. » « Tu es le demi-ton. Tu es l’entre-deux, la note suspendue, l’équilibre fragile. Tu es le vacillement qui contient la chute, tu es le fa dièse qui frôle le sol, un presque sol ; tu es la défaillance retenue d’extrême justesse, tu es le bord de l’abîme. Tu es cette note en mouvement obligé vers une autre, qui voudrait se confondre avec elle mais ne se confond pas. Tu es l’incertitude. Tu es la note sensible.», lui dit-il.
« La musique a une place centrale dans ce livre, non pas en tant que musique elle-même, mais peut-être davantage comme une alternative possible au langage des mots, à la parole, comme un langage sensible dans lequel je crois beaucoup quand les mots ne suffisent pas. »
Orchestré avec beaucoup de justesse, ce roman musical retient l’attention par la qualité d’une écriture en demi-teintes, émouvante et précise. Avec beaucoup de minutie, Valentine Goby dit les attentes toujours trop longues, les indécisions, vaines, absurdes, angoissantes, « les sanglots d’impatience, de colère et d’amour » et la peur d’affronter la vérité en face. Le talent de Valentine Goby est dans les silences qu’elle sait faire entendre. Il est dans la description de l’éveil des sens de cette jeune fille sensible, semblable à un croissant de lune que « l’on devine mais que l’on ne voit pas ».
(Cette notice s’inspire d’un article paru dans Le Monde des Livres du 23-08-2002 et d’une critique parue dans Lire du mois de septembre 2002)