Biographie

Sébastien ORTIZ

Oeuvre(s)

" Tâleb "

Roman

Editions Gallimard

Né en 1972, Sébastien Ortiz a fait des études de sciences politiques et de chinois à Aix-en- Provence et Paris. Il est actuellement diplomate en poste en Chine. Tâleb est son premier roman nourri de l’actualité et de sa connaissance de l’Orient. Il cite d’ailleurs ses sources qui vont d’un grand poète du treizième siècle Fârid-ud-Dîn’Attâr, aux grands reporters des journaux occidentaux à qui il rend hommage pour leur travail.
Sébastien Ortiz livre un roman lucide et courageux sur la guerre en Afghanistan mais en l’éclairant de l’intérieur, par la voix d’un tout jeune soldat livré à la fatalité de l’histoire. « Fils d’Ismaël le luthier de Kharâbât, Hâfiz passe son enfance dans les bazars de Peshawar où les siens ont pu reconstruire leur existence, après l’humiliation du départ de Kaboul puis la précarité de la vie dans un camp de réfugiés. Il y a là l’oncle Kamal le contrebandier, la tante Faitana dont la voix se perdit un jour dans les plis de sa robe, le dolent Abdur aux manières de fille et toute la bande des garçons du quartier. Il y a là enfin Leylâ, la soeur chérie, contre laquelle il se blottit et qui pour lui convertit la nuit en lumière. Le parcours de Hâfiz bifurque le jour où il passe les portes de la madrassa.
Pendant plusieurs années, il s’y imprègne de la parole de Dieu qui féconde la terre, se prend d’amour pour le Prophète et finit par entendre l’appel du Jihad qui tire les Croyants dans le chemin de Dieu et leur épargne la punition du tombeau. Et c’est en Tâleb qu’il entre dans Kaboul assujettie à l’ordre islamique. » ( 4e de couverture) « Tâleb est un roman fascinant et nécessaire. C’est la biographie, si brève (Hâfiz meurt à vingt ans), d’un enfant bousculé et trompé par l’histoire (…) où la fiction joue à plein son rôle qui est de dévoiler, sans parti pris, la vérité d’un être, perdu dans l’anonymat d’une aventure collective.(…)
L’auteur ne tente jamais d’influencer notre jugement, il déclenche pourtant une méditation
essentielle. L’individu est la proie des stratégies politiques. L’assaillant convaincu de ses droits et le vaincu sûr de son sacrifice sont tous deux des victimes. » ( Hugo Marsan, Le Monde des Livres du 23-08-2002)
Il ne peut être question à la lecture de ce livre poignant de dédouaner les Talibans mais, comme le dit très simplement Sébastien Ortiz, « parce qu’Hâfiz n’est ni bon ni mauvais, mais qu’il a été jeté au monde pour subir la folie des hommes, la compassion doit lui être offerte inconditionnellement ».