Biographie

Isabelle SPAAK

Oeuvre(s)

" Ca ne se fait pas "

Roman

Editions des Equateurs

Isabelle Spaak est née en 1960, en Belgique, dans une famille célèbre aussi bien dans le domaine politique (son père était une personnalité éminente de la CEE et son grand-père fut, entre autres, trois fois ministre des Affaires étrangères) que dans le domaine artistique (de nombreux écrivains, un éminent scénariste, un dramaturge, une comédienne…) Après le drame familial, elle s’établit en France, en 1981. Elle est actuellement journaliste.
Il aura fallu plus de vingt ans à Isabelle Spaak pour parler du drame familial qui déchiqueta son enfance : un matin de juillet 1980, à Bruxelles, sa mère tue son père d’un coup de carabine avant de se donner la mort en s’électrocutant dans sa baignoire à l’aide d’un fer à repasser. Que s’est-il vraiment passé entre ces deux êtres qu’elle pensait connaître ?
Un crime passionnel dans une famille si célèbre relève de l’impensable : Ça ne se fait pas. Alors, Isabelle Spaak cherche une explication à ce double geste. Elle consulte des archives de journaux, retrouve des albums de photos, tombe sur des lettres, tente de rencontrer des témoins - notamment parmi les maîtresses de son père - et plonge à corps perdu « dans les anecdotes d’une famille dont [elle] ne ramasse que les    morceaux ».
Dans cette galerie de destins sur fond d’Histoire, un puzzle se constitue au fil des pages. « Isabelle Spaak s’évertue à retrouver la couleur et le parfum des jours d’avant, avant que tout ne déraille, de manière à ce que le geste fatal n’efface pas les gestes maternels quotidiens, n’occulte pas le passé comme il allait obérer l’avenir. Le livre reconstruit la cellule détruite. Souvenirs de vacances et de résidence américaine, écho des parties de croquet où les adultes règlent des comptes obscurs.
L’arbre généalogique coupé net déploie ses branches, depuis la grand-mère maternelle, qui était ce que l’on appelle une cocotte, jusqu’aux propres enfants d’Isabelle Spaak. » (Claire Devarrieux, Libération du 7 octobre 2004)
« Ça ne se fait pas se donne d’abord pour un roman, ce qu’il est sans l’être. On y voit à l’oeuvre une femme en quête de vérité, qui ne veut d’aucune façon donner libre cours à la fantaisie. Mais elle écrit avec tant de subtilité que l’on assiste à l’émergence d’un écrivain, qui se purge d’évidence par l’écriture de son drame personnel, mais en fait une authentique oeuvre d’art. » (Jacques de Decker, Les livres du Soir du 27 août 2004)
Ça ne se fait pas a reçu le Prix Rossel 2004. Les jurés ont notamment souligné « l’élégance de l’écriture, la pudeur de l’auteur et la juste distance prise par Isabelle Spaak, entre un sujet écrasant et une dignité qui ne s’exerce jamais aux dépens de la sincérité. » (Le Soir du 2 décembre 2004)
« Cioran avait autrefois écrit un Précis de décomposition. Isabelle Spaak ose aujourd’hui un traité de recomposition. Elle ressuscite un père follement aimé, se réconcilie avec sa Clytemnestre de mère, et apprend à ne plus se détester. Son livre ressemble à un conte noir de Maupassant dont son bibliophile de père collectionnait les éditions originales. C’est un écrivain sans pitié pour l’âme humaine, note Isabelle Spaak, qui parle aussi d’elle-même. » (Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur du 9-15 décembre 2004)