Biographie

Estelle LEMAITRE

Oeuvre(s)

" Swiftitudes "

Roman

Estelle Lemaître est née en 1965. Après des études de lettres et d’art dramatique, elle travaille pendant une dizaine d’années dans l’art contemporain, à la Fondation Cartier puis à l’American Center, où elle participe à la réalisation d’expositions et de projets d’artistes internationaux. Depuis six ans, elle est chargée de la communication aux Editions Actes Sud. Swiftitudes est son premier roman qui porte un sous-titre narquois: De la rapide consolation d’un chagrin d’amour.
« Swiftitudes n’est pas la minutieuse radiographie d’un chagrin d’amour. C’est bien plutôt une sorte de « manuel d’indépendance à l’égard des filles », où on apprend, pour son plus grand bonheur, par quelles voies échapper à la fatalité de l’accablement. » (Quatrième de couverture)
Lorsque Estelle rêve de Swift et tombe justement sur un article de son ancien amant traitant de l’auteur des Voyages de Gulliver, elle y voit un indice des liens qui subsistent entre l’absent et elle.
Faisant un pied de nez à la mélancolie qui l’envahit, elle se met à cultiver les coïncidences
troublantes, recense les hasards et écoute les résonances pour transcender la séparation par l’imagination. Ainsi, son quotidien devient-il une vaste enquête où tout n’est que signes et correspondances: « Elle savait que les choses prennent leur sens quand elles finissent. En dépit des meilleures intuitions, ce n’est qu’après avoir vécu que l’on peut nommer son expérience. Toutes les histoires s’accomplissent une fois la dernière page lue, et le livre refermé pour une ultime métamorphose qui s’incruste dans la mémoire; (…)
Aussi s’efforçait-elle que son histoire, malgré ses insuffisances, s’achevât en beauté. Concentrée sur une source de jouissance, poétique, consciente de son désir, elle savait qu’en qualifiant les coïncidences swiftiennes elle qualifiait son existence et faisait jouer le temps pour elle. Rien à prouver, libre d’éprouver. »
Estelle laisse son imagination voguer à partir du Journal de Stella, mais Swift n’est pas le seul fil de cette dérive volontaire. Dans des pages, quelquefois plus proches de l’essai que du roman, l’héroïne égrène ses lectures: Molière, Nerval, Boccace, un traité d’alchimie, Matisse, Yves Klein…
Manière d’herbier des enchantements perdus, Swiftitudes restitue les impressions de son héroïne au fil d’un roman-odyssée qui prend place à mi-chemin entre la dérive surréaliste et le voyage intérieur.
« D’une écriture précise et élégante, Estelle Lemaître revient sur le besoin de créer des artifices, ici poétiques et littéraires, pour dépasser le chagrin amoureux. Au milieu des moqueries, des encouragements ou des mises en garde de ses amis, elle continue ce jeu de piste semé de clins d’oeil, prétexte à détourner son esprit et à faire s’exalter à nouveau sans recourir aux souvenirs. Un très beau premier roman sur lequel l’ombre de Swift plane comme un ange bienveillant et protecteur. » (Jessica L. Nelson in Magazine littéraire, octobre 2003)