Biographie

Florian ZELLER

Oeuvre(s)

" Neiges artificielles "

Roman

Editions Flammarion

Né en 1979 à Paris, Florian Zeller enseigne la littérature à Sciences-Po.
Neiges artificielles, paru en janvier 2002, est son premier roman pour lequel il a reçu le Prix de la Fondation Hachette. En janvier 2003, il publie Les amants du n’importe quoi.
Par ailleurs, il a signé les textes d’un recueil de photos africaines de Jérémie Bouillon pour Les Carnets de création (Ed. de l’Oeil). Neiges artificielles est un premier roman désarmant (« C’est toujours avec son coeur d’enfant que l’on aime, et avec le reste que l’on trompe, que l’on se trompe. »), plein de sourires tristes et de désespoir tranquille qui commence par un chagrin d’amour. Lou ( « Elle portait ce soir là, un t-shirt marin ; des rayures bleues et blanches lui parcouraient le corps, les seins, les épaules, comme les rails colorés d’un train que j’aurai voulu prendre et reprendre, et surtout ne jamais manquer. ») n’aime plus le narrateur ; plutôt que de se suicider (par manque de courage), il songe à la tuer. Mais voilà, il songe. Il rêve beaucoup, vise haut (« Il faut toujours viser le soleil, au pire on se retrouve dans les étoiles »), s’interroge sur « le sentiment de décadence » qui « a toujours accompagné les modifications du monde », réfléchit sur la fragilité des choses et prend conscience de sa propre fragilité. Pour conclure : « on veut ce qu’on ne possède pas encore. C’est pour ça que l’amour est une escroquerie. » Florian Zeller propose le roman désenchanté d’une génération revenue de tout, mais arrivée à rien, avec beaucoup d’humour et un sens certain de la dérision. Dans un style étonnamment maîtrisé, à la fois fluide et entrecoupé de césures ironiques (« En un sens, je l’aimais. En un autre sens, je l’aimais comme un fou. Mais platoniquement. Je trouvais que l’idée de la passion platonique était magnifique. Bon, c’est vrai qu’elle m’y encourageait, vu qu’elle m’ignorait complètement. »), le jeune romancier livre un récit intense, naïf et jubilatoire.
Avec Les amants du n’importe quoi, Florian Zeller raconte les affres d’un avocat prisonnier de ses pulsions. Ce libertin, triste et piteux, confronté à son désir, à « cette folie qui le pousse de filles en filles » pour chercher «toujours ce visage emprunté aux tendres rêves de l’adolescence, un visage à aimer », se rend compte qu’il torture et détruit sa compagne.
Il s’interroge sur l’ «espèce de vocation pour le crime qui l’habite », sa façon de draguer en touriste, son incapacité à se défaire de cette «partition cynique et cruelle »… « Brandissant le thème de l’acte gratuit d’André Gide, Florian Zeller, nouveau héraut de l’immaturité, impose son style ». (J-L DOUIN, Le Monde des Livres du 14-02-2003) Depuis 2003, Florian Zeller a publié La fascination du pire, Prix Interallié 2004 et deux pièces de théâtre L’Autre et Le Manége. Cette dernière comédie à l’esprit très anglo-saxon, proche de Pinter, sera mise en scène par Nicolas Briançon et sera à l’affiche à Paris à partir du 22 janvier 2005.