Biographie

Jacques LANZAMNN

Oeuvre(s)

" Rue des Rosiers "

Né en 1927 à Bois-Colombe, Jacques Lanzmann est un voyageur et un marcheur infatigable (Le fou de marche, 1985) qui mène une vie d’aventures et fait l’expérience « de la misère et du merveilleux ».
Ayant pratiqué de nombreux métiers - ouvrier agricole, artiste peintre (1948-1955), mineur au Chili (1952-1953).
Il entre en littérature en 1954 avec La glace est rompue. Outre une production régulière de romans à partir de 1954, sa carrière littéraire est marquée par son activité de critique dramatique aux Lettres françaises, de journaliste à L’Express (1960-1962), par la création
avec J.C. Lattès d’Editions spéciales et la création et la direction littéraire de la société « Jacques Lanzmann et Seghers éditeurs »...
Il est aussi producteur de films, scénariste entre autres de films de Philippe Labro, chroniqueur sur la chaîne Voyage (depuis 1997) et auteur de plus de 150 chansons dont de nombreuses chansons pour Jacques Dutronc.
L’oeuvre de Lanzmann se place sous le signe de l’aventure ; largement autobiographique, elle rapporte les pérégrinations de l’auteur. On suit son enfance et son adolescence dans Le têtard (1976), son passage dans la Résistance dans Qui vive (1965), ses voyages dans La glace est rompue (1954), Le Rat d’Amérique (1956) qui porte notamment témoignage de la condition des exploités, ou dans Cuir de Russie (1957). Certains de ses livres élaborent des fictions plus proprement romanesques : Mémoire d’un amnésique (1971), Tous les chemins mènent à soi (1979), La Baleine blanche (1982), Le lama bleu (1983), Le septième ciel (1985), Le raja (1995). Quant à La rue des mamours (1981), c’est une tentative pour voir le monde par les yeux d’un petit garçon. Lanzmann affectionne les situations à la fois burlesques et tragiques. Jacques, le héros picaresque de plusieurs de ses romans, a différentes obsessions : il est juif, rouquin, tenaillé par le désir sexuel. Il fait son apprentissage de la vie en traversant un monde qu’il ne comprend jamais tout à fait ;
le regard qu’il porte sur les choses est un mélange de rouerie, de tendresse et d’humour, et, comme Lanzmann lui-même, il « s’en tire avec une pirouette, parce que c’est dans [son] tempérament ».
Sa truculence vient en grande partie d’une liberté à l’égard de la langue populaire et du goût pour le jeu avec les mots. Le fils de l’Himalaya (1997) et La mémoire des dieux (1998) forment un diptyque et partent d’une situation similaire : la révélation d’un enfant.
Alexandre, le narrateur du Fils de l’Himalaya apprend qu’il est le père d’un petit sherpa de dix ans, Hima. Le géniteur est en fait son frère Jean, mort trois semaines auparavant. Quant à Clara Scheller, la « déesse » de La mémoire des dieux, elle apprend à soixante-neuf ans qu’elle a un petit-fils, Hima. N'oublie jamais qui nous sommes (1999) et Imagine la terre promise (2000) qui forment un diptyque intitulé La tribu perdue mettent en scène les Manassés, des Juifs légendaires qui ont traversé trois mille ans d'Histoire en gardant intacts leur foi en Dieu et leur espoir en Israël. 2800 ans après leur expulsion du Royaume d'Israël, Jacques Lanzmann les a suivis à travers les mondes de l'exil et a rassemblé leur légende. Elle est somptueuse et cruelle.
En 2001, Lanzmann publie Le pavillon des affreux, roman difficile sur les réseaux pédophiles. Avec un ton qu’on ne lui connaissait pas, l’écrivain dénonce, à travers Léo, gamin de douze ans, l’enfance traquée et la fin de l’innocence.
Son dernier roman, Rue des Rosiers (2002), - lieu mythique de l’immigration juive - entraîne le lecteur dans une histoire chargée d’événements tragiques et riche en révélations. Noam, jeune fleuriste amoureux des roses, rencontre Charme, une historienne hantée par les souffrances du peuple juif. Pour s’aimer, ils devront élucider le
destin d’une famille disparue, dont Charme habite l’appartement.
Charme qui a la conviction que les murs sont porteurs de la douleur des martyrs et des absents. « La quête historique de Charme, identitaire de Noam, rédemptrice d’Abraham Seltzer (qui fut kapo dans les camps de la mort), s’insinue à travers ce roman troublant, prenant, fuyant. Un message de sérénité à recevoir tel un gage de paix » (Gilles Pudlowski, Le Point).