Biographie

Hafid AGGOUNE

Oeuvre(s)

" Les avenirs "

Roman

Editions Farrago

Né en 1973 à Saint-Etienne, Hafid Aggoune est d’origine kabyle et espagnole par son père et berbère marocain et juive par sa mère. Il a reçu une éducation basée sur la laïcité, l’amour et la persévérance. Licencié en lettres modernes et en histoire de l’art, il est aussi titulaire d’un DUT Métiers du livre.
Il a été libraire à l’Institut du Monde arabe, à Paris, et chez Harmonia Mundi à Aix-en-Provence. Les Avenirs est son premier roman. Grâce à une bourse de la Fondation Aristote, il est en train d’écrire le scénario des Avenirs. Cet écrivain-artiste, qui écrit « comme on sculpte la pierre », a mis dix ans pour écrire ce petit chef d’oeuvre poétique et énigmatique.
Dans la clinique psychiatrique de l’île de Luz, Pierre Argan vit depuis toujours dans un mutisme contemplatif: « J’étais en plein soleil livré aux serres et au bec de la folie, carcasse donnée aux vautours de l’oubli. Il fallait attendre et se taire. Il fallait tout taire en soi pour entendre. Certains hommes écoutent le silence de Dieu, d’autres le bruit du diable. » Le suicide d’un de ses camarades, qui se rêvait peintre et en accomplissait chaque jour les gestes sous le regard vigilant de Pierre, tire le vieil homme de sa prostration. Soixante ans ont passé depuis son internement en novembre 1942.
Il avait 17 ans. La mémoire renaît et les souvenirs remontent à la surface: ses parents, son exil en Algérie et puis Margot. Margot, son grand amour, jeune peintre juive qui avait dessiné, pour lui, « les Avenirs ». Margot raflée sous ses yeux à Paris. Et puis le noir, la vie de Pierre s’est figée sur le quai d’une gare imaginaire: « J’attendais un train, je l’attendais depuis toujours. Quelqu’un devait revenir.
Je l’aurai attendu des siècles comme cela, dans cette ignorance. Parce que tout ce temps je ne savais pas qui j’attendais et je ne vivais que pour ce retour. » Guéri par le choc émotionnel, Pierre quitte la clinique et retourne à Paris sur les traces de sa trop courte existence afin de lever le voile sur son histoire. Il va comprendre car au fond il n’a rien oublié… on n’oublie jamais rien… Dans ce roman, qui se transforme peu à peu en journal intime, l’auteur nous fait partager les émotions de ce vieillard qui se souvient et réapprend à vivre. Car « il faut apprendre à aimer cette vie et ce monde, parce que nous sommes fragiles. » « Dès les premières pages, un écrivain déploie ses ailes puissantes.
Dans le ciel surchargé de la rentrée, on ne voit que lui. Les Avenirs est un sacré livre: avec ce qu’il faut de style et d’intensité dans l’écriture et une histoire si bien sentie qu’on la jurerait vécue par l’auteur lui-même, s’il n’était né trente ans après l’Occupation. » (Anne Crignon, Le nouvel Observateur, semaine du jeudi 16 septembre.