Biographie

Pascal QUIGNARD

Oeuvre(s)

" Vie secrète "

Roman

Né le 3 avril 1948 à Verneuil, dans une famille d'organistes, Pascal Quignard passe au Havre une enfance qui est dominée par deux passions : la lecture et la musique. En 1969, il entre comme lecteur aux Editions Gallimard dont il devient, à partir de 1976, membre du
Comité de lecture. Il continue cependant à jouer du violoncelle et contribue activement, en qualité notamment de Président du Festival de Musique Baroque de Versailles, à faire découvrir au grand public le répertoire baroque. Cette activité a trouvé son aboutissement avec le succès remporté par son roman Tous les matins du Monde (1991), adapté au cinéma par Alain Corneau.
L'oeuvre de Pascal Quignard comprend une vingtaine d'essais sur la littérture ancienne et peu connue de l'Antiquité grecque, latine et orientale, à travers lesquels il développe une méditation érudite et sensible sur le mystère de la communication artistique.
Fervent latiniste, il est ainsi l'auteur des Tablettes de buis d'Apronenia Avitia (1984), journal imaginaire d'une patricienne romaine, ou d'Albucius (1990).
Cependant Pascal Quignard a aussi abordé l'époque contemporaine dans des romans comme le Salon du Wurtemberg (1986), Les Escaliers de Chambord (1989) ou l'Occupation américaine (1994), qui a été adapté pour le cinéma par Alain Corneau sous le titre : Le Nouveau Monde.
Toutefois, au style délié de l'art romanesque, Pascal Quignard semble préférer l'écriture sobre et dense des Petits Traités auxquels il ajoute, en 1995, Rhétorique spéculative et, en 1996, La Haine de la Musique.
Alors que les opus précédents inspectaient les rets de la lecture et du langage, c'est la musique, cette foi, qui est appelée à comparaître. Mais l'auteur développe une conception coercitive de la musique : écouter (du latin obaudire), c'est obéir. C'est le chant du coq dénonçant la trahison de Saint-Pierre. "Cadence, mesure, matraque...". C'est une objurgation qui tient en deux mots : taisezvous.
Taisez-vous pour ouïr l'inaudible, pour savoir ce qui s'est tu ou crié avant la naissance, pour s'abolir dans une sorte d'aphasie contemplative.
Dans son dernier livre, Vie secrète (1998), Quignard s'enfonce un peu plus dans le silence : le langage, voilà l'ennemi. Il définit d'ailleurs son livre comme "le conte des lèvres mordues". A michemin entre les Petits Traités et Le Sexe et l'Effroi (méditation libre sur la sexualité dans la Rome antique), Vie secrète nous confie des choses étranges et brutales sur l'amour et la solitude. "Ce livre est sans doute le sommet de l'art de Pascal Quignard, une des plus singulières méditations, après Stendhal, sur l'amour" (Vincent Landel).