Biographie

Diane DE MARGERIE

Oeuvre(s)

" Maintenant "

Roman

« Née, ou presque, dans une valise diplomatique [en 1927], elle a vécu son enfance à Berlin, puis à Londres où elle fut pensionnaire chez les nonnes.
Adolescente, elle suivit ses parents de Shanghai à Pékin, ville où elle découvrit le silence, le sacré, la cruauté (entre l’ombre de Tseu-hi et la présence de l’armée japonaise). Rentrée dans son propre pays, envahie par un sentiment d’étrangeté, elle ne tarda pas à repartir longuement pour l’Italie d’où elle dut rentrer « au bercail ». L’ensemble de cette première partie de sa vie, kaléidoscopique, explique ses convictions et ses idées fixes : qu’il faut laisser à chaque pays sa forme de religion ; l’absurdité de vouloir convertir ou convaincre ; l’importance souveraine de la nature et de la musique qui consolent de la cacophonie des vies et des villes ; la passion des hauts lieux qui dégagent une puissance où prendre racine - que les racines, justement, sont aussi des pousses : les enfants et les livres.
Les littératures étrangères la captivent par leurs auras différentes ; si elle devait nommer certains de ses auteurs favoris, ce serait Mishima pour son acuité somptueuse ; Segalen, qui a merveilleusement capté le mystère du divers ; Emily Brontë, qui a chanté les drames de l’identification amoureuse et la sauvagerie de la Lande.
La traduction l’a rapprochée de deux écrivains : Henry James, à cause de sa pensée labyrinthique ; John Cowper Powys, pour qui le végétal, le minéral, l’animal et l’humain sont sur le même plan. Transposer leurs textes en français lui permit d’apprendre sa propre langue.
Les essais critiques, où débusquer les mobiles, les thèmes d’une oeuvre qui font d’elle un monde unique, sont sa manière d’écrire des romans policiers.
Eprise de la nouvelle, elle cherche surtout à décrire ces instants qui découpent la fausse logique et l’apparence d’un coup de ciseaux ; romancière, elle aimerait pouvoir (alors que c’est impossible) reproduire la violence du monologue qui se trame silencieusement dans la chambre. L’au-delà lui semble devoir faire partie du quotidien puisque, vue d’ailleurs, notre vie ressemble au squelette transparent d’une fourmi. » (Margerie - Le
Dictionnaire de Jérôme Garcin).
Diane de Margerie a publié Le Détail révélateur (1974), Le Paravent des enfers (1976), L’Arbre de Jessé (1979), La Volière (1979), Ailleurs et autrement (1980), Duplicités (1982)...
En 1998, elle consacre un très bel ouvrage au peintre Gustave Moreau - Autour de Gustave Moreau, la Maison des Danaïdes - où elle analyse la récurrence presque obsessionnelle de certains motifs et thèmes du peintre qui permettent de mieux comprendre son univers.
En 2000, Diane de Margerie publie un superbe essai littéraire Edith Wharton, lecture d’une vie. Depuis longtemps familière de l’oeuvre d’Edith Wharton dont elle a traduit et préfacé certains titres, Diane de Margerie a débusqué les vérités d’un auteur qui se réinventait dans la fiction, assurant le lien entre une vie et une oeuvre.
Diane de Margerie vient de publier le 4ème tome de son autobiographie, qui comprend les titres suivants : Le Ressouvenir (1985), La Femme de pierre (1989), Dans la spirale (1996), Maintenant (2001).
Avec Maintenant, Diane de Margerie achève son enquête autobiographique.
Ponctué de rêves et de lectures, ce récit tend vers une sérénité lucide où le tissu déchiré de la vie se répare enfin.