Biographie

Andreï MAKINE

Oeuvre(s)

" La femme qui attendait "

Roman

« Je suis né le 10 septembre 1957 à Krasnoïarsk (Sibérie). Mon enfance fut marquée par l’immensité des espaces sibériens, par la singularité des us et coutumes de cette contrée, par son passé (évoqués dans Au temps du fleuve Amour). Durant ces années là,
on rencontrait dans les villes russes des anciens prisonniers du Goulag et des rescapés des camps allemands. Leurs récits ainsi que plus généralement le passé de l’époque stalinienne (la terreur politique et la lutte contre l’invasion nazie) se sont profondément
gravés dans ma mémoire.
La présence d’une Française (qui apparaît sous le nom de Charlotte Lemonnier dans Le testament français) forme un monde à part dans l’univers sibérien de mes jeunes années. Elle m’initie à la langue et à la culture françaises. Devenant bilingue, je découvre aussi une autre forme de bilinguisme : celle que manie la poésie en réinventant la langue. Les poèmes (de jeunesse) que j’écris me laissent expérimenter cet « entre-deux-langues » de l’écriture poétique que j’ai déjà exploré dans le passage du russe au français. Ces expériences de bilinguisme me font prendre conscience que le monde n’est pas unique, que la résistance à la pression idéologique est possible précisément grâce à ces mondes doubles, qu’il y a toujours un ailleurs.
A l’époque, je cherche cet ailleurs dans les voyages (Sibérie, Extrême-Orient, Asie centrale, le Grand Nord russe), au cours des années 70. Ce sont aussi les années d’université à Kalinine puis à Moscou. D’autres voyages me mènent en Europe occidentale, en Asie, en Afrique et en Australie. Depuis la fin des années 80, je vis en France. J’enseigne quelques années à Sciences-Po, fais une thèse de doctorat sur l’oeuvre d’un grand poète et prosateur russe, Ivan Bounine. En 1990, je publie La fille d’un héros de l’Union soviétique, en 1995, Le testament français obtient plusieurs prix littéraires, dont le Goncourt. »
En 1998, Andreï Makine publie Le Crime d’Olga Arbélina et en 2000 Requiem pour l’Est, roman d'amour cerné par la mort, où l'écrivain rend hommage à une Russie qui, par ses tourments, n'a cessé d'exacerber l'âme de son peuple.
En 2001, il reçoit le Grand Prix RTL / LIRE pour La musique d’une vie, roman court, contre l'attente. Tout y est intériorisé, comme des sentiments restés trop longtemps emprisonnés pour pouvoir jamais s’épanouir au grand jour.
Revenant à une inspiration plus autobiographique, Makine nous livre en 2003 La Terre et le ciel de Jacques Dorme, roman foisonnant entre légende et carnet intime où éclate une nouvelle fois son amour de la langue française.
En 2004, Andreï Makine fait paraître La femme qui attendait. « Véra est l’un de ces êtres que Dostoïevski appelait « héros de l’extrême ». Engagés à corps perdu dans leur quête spirituelle ou amoureuse, ils se débattent à la limite de la folie mais aussi de la vérité souveraine. Celle, charnelle, et cosmique, qui exprime le dense mystère de leur vie, si humble d’apparence.
La folie de Véra est d’attendre l’homme qu’elle aime, de refuser l’oubli, d’arracher à la solitude les âmes abandonnées par ceux qui préfèrent oublier. Mais surtout de garder l’espérance. Malgré tout. » (4ème de couverture)