Biographie

Thomas HEAMS-OGUS

Oeuvre(s)

" Cent Seize Chinois et quelques "

Roman

Editions du Seuil

Thomas Heams-Ogus a 34 ans. Il est enseignant-chercheur en biologie.

« Cela se passe entre 1941 et 1943, dans les Abruzzes. Non loin du Gran Sasso, cette écrasante montagne qui impose sa force tellurique comme une ombre portée sur le temps. Par une de ces décisions absurdes et nocives dont le fascisme est friand, les Chinois de la péninsule ont tous été internés ici et constituent une étrange communauté, dont le mutisme est peut-être la meilleure protection. Ils sont à un moment cent seize, parfois moins, parfois plus.

La vie s’écoule, sans but et sans substance. Un jour, les autorités organisent une grande cérémonie, drolatique et insensée, de conversion au catholicisme. Puis le labeur reprend, aux champs ou ailleurs, dans un mélange d’ennui, de désarroi et de fausse résignation, jusqu’au jour où tout bouge et où le groupe se disperse.

Est-ce parce qu’ils étaient une masse silencieuse et disciplinée, est-ce parce qu’ils venaient d’ailleurs, de cet Orient lointain, que l’Histoire les a gommés ?

L’auteur, en restituant une page oubliée de l’Italie mussolinienne, offre une métaphore de l’exil, de l’immigration et des menaces de l’intolérance. » (Présentation de l’éditeur)

« De cette page d'Histoire ignorée, Thomas Heams-Ogus tire une belle parabole sur l'exil et l'intolérance. Ces hommes, partis de chez eux pour se reconstruire une vie en Europe, ne cherchaient qu'à s'installer. Longtemps, leur présence discrète, leur accent et leurs métiers avaient constitué, pour les Italiens, l'évocation exotique d'un Orient inaccessible. Sur un geste de Mussolini et de ses sbires, ces hommes aux visages différents devinrent des ennemis potentiels. L'auteur, à mots feutrés, décrypte cet engrenage, cette façon de gommer certains individus du monde. Nulle violence physique, nulle torture évoquée dans ce premier roman, mais la description minutieuse et effrayante d'une absurdité. Et, au-delà, le désir de comprendre les origines de l'intolérance et de plonger, à l'aide d'une phrase poétique, sobre et déroutante, dans la folie d'un pouvoir aussi péremptoire que tapageur. » (Christine Ferniot, Télérama, 4 septembre 2010)