Biographie

Héléna MARIENSKE

Oeuvre(s)

" Rhésus "

Roman

Editions P.O.L.

Prix Wepler.
Un singe qui entre clandestinement dans une maison de retraite, des vieux qui s’attachent, des forces de police incapables de récupérer la bête, le scandale public, les familles mécontentes, et le parfum de la joie qui monte avec celui du sang. Et le désir, et l’amour, intacts, au bord même de la mort. Qu’est donc Rhésus ? Chimpanzé ou bonobo ?
Animal politique ou homme dénaturé ? Combattant ou baiseur ? Résistant ou passeur ? Dans l’Iliade, il apparaît sous les traits du sauveur promis à Troie, il est ce roi guerrier mort trop tôt pour combattre : une ruse d’Ulysse de plus. Même là, aux origines de tout, il
est passé presque inaperçu. Saura-t-on cette fois le reconnaître ? (Quatrième de couverture)
« Sur le mode de la comédie macabre, Héléna Marienské nous force à réfléchir au sort des vieux, au " ghetto social où les [a] confinés la fin du XX° siècle ", aux " gérontosadiques ", à l'allongem ent de la vie et aux conséquences d'une " organisation générationnelle en faillite ". Des sujets assez peu traités et que l'auteur aborde avec autant de verve, de drôlerie lucide et salutaire, que de culture et de sens du mystère. » (Florence Noiville, Le Monde 24 août 2006) « D'une drôlerie délirante, le premier livre d'Héléna Marienské explose toutes les croyances du roman contemporain : On est dans un hospice, une maison de retraite, enfin appelez ça comme vous voudrez, et pourtant, on se croirait plutôt chez les Tontons Flingueurs devenus de sémillants papys flingueurs, flambeurs, gouailleurs, nymphomanes, bisexuels, zoophiles, révolutionnaires... en un mot : libres. L'hospice de Rhésus est certes une utopie, celle d'une liberté ébouriffante où ses grabataires vont finir par faire trembler la V° Rép ublique à force de remettre toutes les conventions en question : " La grandeur de la France était sabotée. Il fallait " kärcheriser ". A cette image, Rhésus est un bastion d'où se battre contre les diktats, y compris littéraires. Héléna Marienské refuse toute adhésion aveugle au réel et à soi, et semble distribuer au passage, quelques coups de griffes aux conventions littéraires du moment. Un écrivain, un vrai, ne se voit pas comme une idole, ne s'idolâtre ni ne se donne à idolâtrer. D'autant que, comme nous le montre Marienské, la mort n'est jamais très loin dans la vie d'un humain, donnant à toutes ses prétentions un air de ridicule que peu semblent pourtant éviter. Un écrivain travaille avec la conscience de cela, du dérisoire et de l'absurde, de cet écart entre soi et les choses - même si c'est douloureux. Cette douleur, Marienské en a fait un roman très, très drôle, et autrement plus subversif que bien des jérémiades. » (Nelly Kaprièlian, Les Inrockuptibles 22 août 2006)