Biographie

Anne-Sylvie SPRENGER

Oeuvre(s)

" Vorace "

Roman

Editions Fayard

Journaliste indépendante et passionnée de théâtre, elle a lancé un magazine d’actualités culturelles en ligne appelé « vilain petit canard ». Elle est aussi critique de théâtre et de cinéma pour les journaux 24 heures, L’hebdo et Matin Dimanche.


« Je m'appelle Clara Grand, j'ai vingt-sept ans et je crois en Dieu. Même plus: je crois en Dieu et j'ai l'angoisse de Le perdre. J'aime la couleur. Le kitsch, surtout. Ça ne me ressemble pourtant pas. Enfin pas à celle que je suis. A l'autre? A celle qui est devenue moi? Assurément. Elle est gaie, joviale, féminine. Moi, Clara, je suis boulimique. Je m'appelle Clara Grand, j'ai vingt-sept ans et j'aime Frédéric. Même âge. Lui, Frédéric, il est anorexique. Presque toujours, quand j'ai trop bouffé, je me fais vomir. Quand je me sens sale, je me fais jouir. Et Dieu me regarde. » (Quatrième de couverture )


« Il y a longtemps qu’on n’a pas vu sortir de Suisse un fruit aussi vert. On pense aux stridences de Honegger, aux greluches insatiables et peinturlurées de Pipilotti Rist, aux ferrailles hantées de Tinguely, où la vie et la mort ricanent, se disputant aux abattoirs des monceaux de têtes de bétail, ossements, bribes de chair, dans la compassion extrême des corps martyrisés. (…)


Il y a une belle parenté entre Anne-Sylvie Sprenger, jeune Suissesse au regard clair, et ces monstres de la Suisse profonde. Un baroquisme plein de Dieu, comme celui des fous furieux qui signèrent tant de vanités dans l’Helvétie du XVIe siècle. Et une attention très douce, qu'on aimerait dire maternelle, pour une petite âme en peine qui dévore les réserves de son frigorifique et les cendres de son amant, au seuil de l’asile où faire halte. » (Jacques Chessex, Le Nouvel Observateur, 4 janvier 2007).


« Entre 5 et 8 ans, Clara a été violée à plusieurs reprises. Pour se cacher le mouvement de l’homme qui s’est introduit en elle, elle engloutit, se remplit, se bourre et vomit. Vomir,
c’est expier. (…) Mais Clara veut jouir pour se délivrer de soi.


Elle va rôder dans les rues chaudes de Lausanne, se prostitue occasionnellement. Son appétit la dévore. Alors elle pille les hosties du choeur de l'église Saint-Valentin, et, après avoir revêtu sa robe aujourd'hui trop étroite de première communiante, les engouffre pour se purifier de l'intérieur (sanctification) : le corps du Christ dans son corps meurtri.


Impossible, ici, de ne pas songer à Bataille qui expliquait que « le sacré n'est qu'un moment d'unité communielle, moment de communion convulsive ». (…) Vorace est diablement bien écrit. Fort, audacieux, immoral et terrible. C’est la performance. Un bijou noir. » (Vincent Roy, Le Monde des Livres, 16 février 2007)