Biographie

Max MONNEHAY

Oeuvre(s)

" Corpus Christine "

Roman

Editions Albin Michel

Pour son premier roman, Max Monnehay brille de cynisme et de finesse. Dans Corpus Christine, elle dépeint avec un humour grinçant et un réalisme décapant la vie d’un homme handicapé et affamé, enfermé par sa femme dans son propre appartement.


« Tout ça n’est qu’une partie d’échec. Un gagnant, un perdant. Mais tout le monde y aura perdu quelque chose en route. Pions, fous, des petites parties de nous abandonnées sur les côtés du jeu ».


Ce jeu que nous conte Max Monnehay est celui de la vie et de la mort. Une partie à une seule manche à laquelle se livre un narrateur qui n’a plus rien à perdre. Après douze ans d’un mariage heureux et épanoui, tout bascule lorsque celui-ci chute d’un toit. Sa femme, jusque-là aimante et attentionnée, se montre alors sous un nouveau jour et révèle sa vraie personnalité. Dès lors, séquestré chez lui et coupé du monde, l’homme se livre à un long monologue plein de rage et de ressentiments. Au fil des pages, l’histoire de ce personnage se dessine peu à peu. Son passé, son enfance, tout un contexte révélé par étapes et qui tient en haleine un lecteur impliqué et malmené.


« Vous êtes dans mon monde et vous ne faites rien ! Rien. Alors soyez indulgents avec moi comme je le suis avec vous. Je vous engueule parce que vous êtes de pauvres petits hommes heureux. Je ne suis pas un homme heureux. Je ne suis presque plus un homme » : à la fois désespéré et combatif, le narrateur lutte pour ne pas céder à la mort… ni à son épouse ! Chaque nuit, pour ne pas croiser sa tortionnaire, il traîne ses quarante-cinq kilos hors de sa chambre, en quête de nourriture. Prisonnier du joug d’un monstre de cent vingt kilos, il oscille entre haine meurtrière et amour éperdu pour un être
qu’il désire encore.


« Corpus Christine est le témoignage d’un homme à l’agonie qui, sentant la fin venir, écrit pour survivre. Dans cet abîme de rancoeurs et de solitude, il se livre à un monologue pascalien à l’issue inévitablement tragique. Dans ce roman, Max Monnehay illustre l’éternelle problématique du dominant et du dominé, non sans rappeler le mythique Misery de Stephen King. Finalement, Corpus Christine n’est autre qu’une peinture cinglante et exacerbée de la réalité de nos sociétés contemporaines. » (Aneline Mennella, Marianne du 17 août 2006)