Biographie

Jean-Eric BOULIN

Oeuvre(s)

" Supplément au roman national "

Roman

Editions Stock

Où est le peuple français aujourd’hui, qu’est devenue la notion même de peuple ? Y a-t-il encore une communauté suffisante de destins, la possibilité d’un « nous » ? Il n’y a pas de clans, de nuances de peau dans la détresse, il y a juste les riches et les pauvres et, entre eux, ce supplément de vide que Jean-Eric Boulin cerne avec son intelligence, ses visions et son amour des invisibles. (Extrait de la quatrième de couverture)


La voix de son livre trahit un sacré tempérament, une rage de diamant, un sens aigu du rythme et du mot. A 28 ans, Jean-Eric Boulin fait une entrée tonitruante sur la scène bien rangée, bien repassée, du jeune roman français. En voilà un auquel on ne pourra reprocher d’ignorer le monde autour de lui ! Supplément au roman national, c’est la France au tranchoir. Une charge à l’arme lourde contre la décomposition sociale et démocratique des années 1990 et 2000 : effondrement du projet républicain, élargissement du fossé entre les riches et les pauvres, échec patent des politiques d’intégration. Jean-Eric Boulin dédie son texte « aux invisibles », se tient au côté des exclus, des précaires, des entassés du RER, stigmatise les mirages de l’accumulation, de la pub et des images, et déchire avec une belle voracité l’arrogance et la vanité des nantis de tout poil, le tout-Paris de Saint-Germain-des-Prés, Guillaume Durand et son « parterre de congratulateurs », Frédéric Beigbeder qui parle si bien « des problèmes de ceux qui n’ont pas de problèmes » et... François Hollande qui paye pour tous les politiques. Au total, c’est la France même qui disparaît aux yeux de Boulin. La nation, le peuple n’existent plus. Reste une « communauté de consommateurs » pour la plupart frustrés, épuisés, divisés.


Un vide sidéral, source de toutes les violences qu’il annonce en grand tintamarre. Nul doute que Jean-Eric Boulin sera remarqué. Le jeune homme a du souffle, de la hargne, du talent, de l’humour, des idées. Il vise juste et frappe fort. Et qu’importe si la nuance n’est pas sa qualité principale. La colère a souvent des vertus salutaires. (Michel Abescat, Télérama, 26 août 2006)


« « Ce récit propagera la haine jusqu'à la concorde », proclame-t-il, en préambule, comme un troubadour sonnant du clairon pour capter l'attention et mettre le public en condition. Car ce livre n'est pas un roman. C'est plutôt une chanson de la geste contemporaine, cadencée comme du slam, mi-poétique, mi-politique, oscillant entre le rêve et la rage.» (Astrid de Larminat, Le Figaro, 24 août 2006)