Biographie

Marie DELOS

Oeuvre(s)

" L'immédiat "

Roman

Editions du Seuil

Née en 1977 à Namur, Marie Delos vit actuellement en Belgique.

« Anne, un jeune professeur de Bruxelles, mélomane et musicienne amateur, décide de partir vivre à Séville, où elle enseignera le français langue étrangère. Pourquoi Séville ? s’interrogent ses collègues. « Parce que c’est un peu loin », répond-elle, comme s’il n’y avait aucune explication pour un geste qui renvoie à des motivations essentielles dont seul l’art saurait rendre compte. Hantée par la musique de Prokofiev, et notamment par le 2e concerto, la narratrice cherchera en effet dans la géométrie mystérieuse de cette ville la trace vivante de ses tourments et de ses obsessions. Un premier roman très maîtrisé, d’une violence contenue, d’un sombre lyrisme, où le charme ténu de l’introspection épouse parfaitement la ligne du récit. » (Présentation de l’éditeur)

« Je suis arrivée à Séville avec Prokofiev dans les tempes. Dans le bus, d'abord, pour traverser la ville, puis sur les trottoirs, les ponts et les escaliers. À vrai dire, il n'y a pas d'escaliers à Séville. C'est une ville plate, plus plate encore que son fleuve opaque. Je me suis laissée, je crois, abuser par los tacones - il y a de l'escalier dans le flamenco. Prokofiev est un escalier plat qui m'a portée jusqu'à Séville. J'ai commencé à tracer des gestes quand j'ai écouté le deuxième concerto : des triangles, avec les bras d'abord, puis, très vite, avec les jambes. Après réflexion, je dirais qu'il s'agissait de triangles rectangles, comme on les appelle paradoxalement en géométrie, mon coude assurant l'angle droit quand je battais la mesure. À vrai dire, ce n'était pas la mesure, c'étaient des formes, des formes géométriques que mes bras suspendus traçaient dans l'air jaune, avant de tomber, comme des pendules, au bout de moi-même. Kleist y aurait reconnu la danse gravitationnelle des marionnettes à fil.

J'aurais aimé être marionnettiste. À défaut, j'étais marionnette. Assujettie à la musique. »

« Si La pianiste de Jelinek nous revient en mémoire, c'est surtout àL'inconsolable d'Anne Godard (prix RTL-Lire 2006) que l'on songe. L'immédiat vaut aussi pour son évocation de Séville, magnifiquement décrite comme une association de lignes, une partition. Marie Delos y grave les passions inassouvies de ses personnages. Fatalement assujettis à la musique du compositeur d'Alexandre Nevski. » (Baptiste Liger, Lire, avril 2009)