Biographie

Olivier ROLIN

Oeuvre(s)

" Bakou, derniers jours "

Roman

Editions du Seuil

Né en 1947 à Boulogne-sur-mer, Olivier Rolin passe une partie de son enfance en Afrique. De retour en France, il intègre l’Ecole Nationale Supérieure en 1967 et devient militant à l’Union des jeunesses communistes. Il collabore ensuite, en tant que pigiste, aux journaux Libération et Le Nouvel Observateur.


Il publie son premier livre en 1983, Phénomène futur. D’emblée, son œuvre marque l’obsession du temps, que l’on retrouve notamment dans L’Invention du monde (1993) qui décrit le fantasme de restituer, à partir de 500 quotidiens internationaux, l’actualité d’un même jour à travers la planète.

L’inspiration d’Olivier Rolin reflète un certain cosmopolitisme qui se retrouve dans En Russie (1987) et Sept villes (1988). L’imaginaire géographique exposé dans Mon galurin gris (1997) ou dans Paysages originels (1999) nourrit le sentiment de l’exil, de l’onirisme que l’on retrouve de Bar des flots noirs (1987) à Mal placé, déplacé (2000), en passant par Port-Soudan (1994 - Prix Femina) et Méroé (1998).

Ex-soixante-huitard, Olivier Rolin choisit de raconter sa jeunesse, à la fin des années 1960, dans Tigre en papier (2002), un roman à la fois nostalgique, grotesque et poétique, qui met en évidence la fuite du temps et des idéaux et la fin de cette époque presque fabuleuse où l’on croyait dur comme fer à la Révolution.

Quarante-trois chapitres pour autant de chambres, Suite à l’hôtel Crystal (2004) s’annonce comme un jeu littéraire, une parodie et un hommage à la littérature en même temps qu’une autobiographie à peine déguisée.

En 2006, 28 amis écrivains lui offrent avec Rooms et dans la continuité de Suite à l’Hôtel Crystal, une chambre inédite. Tous, y compris Olivier Rolin, ont composé une fiction où l’on retrouve quelquefois, dans des situations imprévisibles, des personnages qu’il a inventés.
Avec Un chasseur de lions (2008), Olivier Rolin nous raconte : « Il y a vingt-cinq ans, dans un livre acheté en Patagonie, je découvrais l’existence d’un pittoresque aventurier français de la fin du XIXe siècle. Trafiquant d’armes, magnétiseur, chercheur de trésors, explorateur, hâbleur, il avait mené en Terre de Feu une expédition qualifiée de «funambulesque». Bien des années plus tard, j’apprenais qu’il était aussi un ami de Manet, et que le peintre d’Olympia avait fait de lui un curieux portrait en chasseur de lions. […] Au fond du paysage, il y a aussi l’auteur, à la recherche du temps qui a passé : seule chasse où l’on est assuré d’être, au bout, tué par le fauve, seule exploration qui finit toujours sous la dent des anthropophages. »
Dans son dernier roman, Bakou, derniers jours (Seuil, février 2010 ), l’auteur revient sur les lieux de sa mort fictive, mise en scène dans Suite à l’Hôtel Crystal, dont la notice biographique sur la couverture mentionnait l’épitaphe suivante : « Olivier Rolin (Boulogne-Billancourt, 1947 - Bakou, 2009) ».

« Ce livre est en quelque sorte le journal de mon séjour dans la ville où j’étais supposé mourir. Portraits, choses vues, rêveries, lectures, notes de voyage, évocations de figures du passé, etc. Naturellement, il s’agissait d’un jeu, commençant par un jeu de mots, mais tout de même ce jeu donnait une certaine coloration à mes pensées, orientait jusqu’à un certain point mes imaginations et même mes regards. » (Mot de l’auteur)