Biographie

Jean-Paul KAUFFMANN

© Jérôme Schlomoff - 2012

Oeuvre(s)

" Courlande "

Roman

Editions Fayard

Né en 1944,  Jean-Paul Kauffmann a été journaliste à l'Agence France-Presse, puis au Matin de Paris dès 1977, avant de devenir grand reporter à L'Evénement du Jeudi. Il est enlevé à Beyrouth en 1985 et libéré trois ans plus tard grâce à l'intervention de Jean-Charles Marchiani. En 2002, Jean-Paul Kauffmann reçoit le Prix de littérature Paul Morand remis par l'Académie française.

En 1993, dans L'arche des Kerguelen : voyages aux îles de la désolation (1993 – Prix des maisons de la presse) Kauffmann tente de découvrir « le sens caché de cette France australe longtemps maudite […]. Ces îles dites de la Désolation, où règne le vent, passent pour être le point le plus isolé du globe.» (Mot de l’auteur)

« Récit de voyage et enquête sur les derniers jours de l'Empereur, [La chambre noire de Longwood : le voyage à Sainte-Hélène (1997- Prix Fémina essai, le Prix Roger Nimier, le Grand Prix Lire-RTL, le Prix Jules Verne et le Prix Joseph Kessel)] décrit avec justesse la captivité et l'enfermement. […] Une méditation sur la mélancolie historique, un huis clos policier qui atteste que Napoléon a bien été empoisonné. Par la nostalgie de sa gloire et le regret de son passé. » (Présentation de l’éditeur)

« À la fin de sa vie, Delacroix a représenté La Lutte de Jacob avec l'Ange […] Cette peinture décore le mur de la chapelle des Saints-Anges à Saint-Sulpice. […] Jean-Paul Kauffmann a enquêté sur cette peinture et sur cette église, s'attachant surtout à en explorer la face cachée […]. La Lutte avec l'Ange est un livre sur l'origine, la trace, le Mal. Tout homme lutte fatalement un jour avec l'ange. Mais comment identifier le moment de vérité ? » (Présentation de l’éditeur)

Dans 31, allées Damour : Raymond Guérin, 1905-1955, paru en 2004, Kauffmann retrace le parcours de cet « Écrivain inclassable, victime d'une des plus grandes erreurs littéraires de l'après-guerre, Raymond Guérin […] reste incompris par son obsession de tout dire […]. Prisonnier en Allemagne, sous-officier réfractaire, il rate le Goncourt en 1941. De cette captivité qui le brisa, il revint avec un livre d'une noirceur irrémédiable, Les Poulpes, chef-d'œuvre de dérision écrit dans une langue dont on n'a pas encore mesuré la profonde originalité. » (Présentation de l’éditeur)

Tous ces livres ont une thématique commune : l'enfermement, la solitude, mais n’abordent jamais directement son expérience d'otage. Ce n’est qu’en 2007 dans La maison du retour qu’il évoque sa captivité. « Jean-Paul Kauffmann s'est réfugié dans les Landes et a fait de son exil un royaume... Quelques mois après sa délivrance, [il] a donc choisi une maison où s'enfermer, le plus souvent seul, dont il serait à la fois l'architecte, le gardien, le jardinier, l'oblat et le reclus conditionnel. Une prison à ciel ouvert. » (Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur, 15 février 2007)

Distingué amateur de vins, Kauffmann a publié plusieurs ouvrages sur les cépages bordelais :Voyage à Bordeaux (1989) ; Le Bordeaux retrouvé (1989) et La morale d'Yquem : entretiens avec Alexandre de Lur(1999) qui parle pour la première fois de l'histoire, de la morale et de la magie d'Yquem, domaine au sud de Bordeaux, qui produit le plus grand liquoreux du monde.

Courlande(avril 2009), « Longtemps occupée par les Soviétiques, interdite d'accès jusqu'en 1991, cette contrée des confins bordée par la mer Baltique surgit aujourd'hui intacte avec ses ciels infinis, ses forêts, ses plages désertes et ses châteaux en ruine détenus naguère par les barons baltes, descendants des chevaliers teutoniques. Poursuivant une très ancienne histoire d'amour, Jean-Paul Kauffmann a succombé à l'attraction de cet ailleurs, dernière écluse entre le monde slave et le monde germanique. Il s'agit aussi de retrouver la trace d'une jeune Courlandaise, d'un chercheur de tombes, d'un monarque français... Retrouver aussi un pays, autrefois une anomalie historique, aujourd'hui à la recherche de son âme. » (Présentation de l’éditeur)

« Jamais voyage n’avait été plus frustrant pour moi, constate [l’auteur]. Finalement, j’avais tout loupé. Mais, de ce fiasco, justement, va naître un livre superbe, dont chaque mot semble avoir été cueilli avec amour. Car il y aura un second voyage, dont l’auteur ne nous dit pas mot, mais qui nourrira le récit du premier. Cette alchimie s’appelle littérature. » (Robert Solé, Le Monde des Livres, 24 avril 2009)