Biographie

Laurent BINET

Oeuvre(s)

" HHhH "

Roman

Editions Grasset

Laurent Binet a 37 ans. Il est né à Paris. Il a effectué son service militaire en Slovaquie et a partagé son temps entre Paris et Prague pendant plusieurs années. Agrégé de Lettres, il est professeur de français en Seine-Saint-Denis depuis dix ans et chargé de cours à l'Université. HHhH a reçu le Prix Goncourt du Premier Roman 2010.

« Deux parachutistes tchécoslovaques envoyés par Londres sont chargés d'assassiner Reinhard Heydrich, chef de la Gestapo, chef des services secrets nazis, planificateur de la solution finale, protecteur de Bohème-Moravie, surnommé « le bourreau », « la bête blonde », « l'homme le plus dangereux du IIIe Reich ». Après des mois de préparation, il est finalement abattu dans sa Mercedes. Il s'ensuit une folle traque qui se termine dans une église du centre de Prague. HHhH est un acronyme inventé par les SS qui signifie en allemand : « le cerveau d'Himmler s'appelle Heydrich » (Himmlers Hirn heisst Heydrich).

Le récit est structuré comme un entonnoir : des chapitres courts relatent différents épisodes en divers lieux et à diverses époques, qui tous convergent vers Prague où s'est déroulé l'attentat. Tous les personnages de ce livre ont réellement existé ou existent encore. L'auteur a rapporté les faits le plus fidèlement possible mais a dû résister à la tentation de romancer. Comment raconter l'Histoire ? Cette question conduit parfois l'auteur à se mettre en scène pour rendre compte de ses conditions d'écriture, de ses recherches, de ses hésitations. La vérité historique se révèle à la fois une obsession névrotique et une quête sans fin. » (Présentation de l’éditeur)

Kubi est mort. Je regrette d'avoir à écrire ça. J'aurais aimé mieux le connaître. J'aurais voulu pouvoir le sauver. Il paraît, d'après les témoignages, qu'au bout de la galerie il y a avait une porte condamnée qui communiquait avec les immeubles voisins et qui aurait pu permettre aux trois hommes de s'échapper. Que ne l'ont-ils empruntée ! L'Histoire est la seule véritable fatalité : on peut la relire dans tous les sens mais on ne peut pas la réécrire. Quoi que je fasse, quoi que je dise, je ne ressusciterai pas Jan Kubi le brave, l'héroïque Jan Kubi, l'homme qui a tué Heydrich. Je n'ai pris absolument aucun plaisir à raconter cette scène dont la rédaction m'a coûté de longues semaines laborieuses, et pour quel résultat ?

« Un récit puzzle pour raconter l'exécution par la Résistance du SS Reinhard Heydrich, le planificateur de la solution finale... Pour l'auteur, le problème reste entier : comment évoquer un des pires salauds de l'Histoire sans, d'une manière ou une autre, lui servir la soupe ? Cette question, moralement incontournable, Laurent Binet se la pose tout au long des 400 pages de son (remarquable) premier roman. C'est tout à son honneur...Laurent Binet procède par allers-retours dans le temps et l'espace, entre réflexions personnelles et documents historiques, composant peu à peu un puzzle d'où émergent une image de plus en plus nette de ce qui s'est joué ce jour-là, et quelques visages...» (Bernard Loupias, Le Nouvel Observateur, 28 janvier 2010).