Biographie

David ROCHEFORT

Oeuvre(s)

" La paresse et l'oubli "

Roman

Editions Gallimard

David Rochefort est né en 1980 à Paris. A l'adolescence, il s'exile dans le Berlin punk, obtient un DEA en philosophie à son retour, fonde un groupe d'«improvisation post-rock» et enchaîne les petits boulots avant de trouver un poste à la faculté de Nanterre, comme responsable de publication.

« Roman d'une génération, celle des années 90 du siècle précédent. Trois garçons du lycée Saint-James de Neuilly se retrouvent dans leur désir rimbaldien de changer le monde, au moins de le plier à leurs goûts et à leurs aspirations. Amateurs de musique heavy metal et de marijuana, rebelles sans cause et sans fougue excessive, ils boivent beaucoup, tout en rêvant d'actions situationnistes et d'une revue littéraire. L'alcool et la drogue jouent leur rôle obligé : celui de les sortir d'eux-mêmes, d'entretenir en eux un perpétuel éveil. Il y a dans ce premier roman une manière réussie de saisir les enfants perdus d'une époque en crise, servie par une écriture aisée et un art accompli de la formule. » (Présentation de l’éditeur)

Quelques jours avant la rentrée des classes, Benjamin Ratel se glisse – à la façon d’un éclaireur qu’on enverrait en mission sur un front aux enjeux troubles – devant le lycée Saint-James, charmante prison où il est censé préparer le baccalauréat pendant l’année scolaire. Le bâtiment est hideux comme un rêve moderniste et fonctionnel qui aurait mal vieilli. La peinture bleu sale coule sur les façades, se mélange à de grosses taches blanches ; il y a des barreaux aux fenêtres, comme s’il fallait éviter que les élèves ne s’échappent ou ne se suicident. De hautes grilles surmontées de pics séparent le lycée de la rue : dans l’intervalle, dans cette zone tampon, l’administration bienveillante a installé un parking pour deux-roues, où les futurs camarades de Ratel peuvent à leur aise garer leurs scooters en hiver, leurs vélos tout-terrain au printemps. Par contraste, un grand parc ouvert au public se trouve derrière le lycée. Une grotte immense dans le style romain, de beaux jardins à la française, un petit pont bucolique – où les élèves vivent sans doute leurs premiers émois érotiques –, un bâtiment somptueux (un logement de fonction, suppose-t-il) et des terrains de sport complètent ce tableau un peu surprenant à son goût.

« Ça débute sur les tribulations gentiment révoltées d'un adolescent, plutôt classe moyenne et vaguement intello, du genre qui finit par rentrer dans le rang en écrivant un roman générationnel. Mais le récit ne s'assagit pas. Il s'accélère même, bascule magnifiquement dans la noirceur. Jusqu'à la chute, glaçante, on est entraîné par la dérive de ce héros romantique, victime d'une époque où les héros finissent mal. » (David Caviglioli, Le Nouvel Observateur, 11 février 2010)