Biographie

Adélaïde DE CLERMONT TONNERRE

Oeuvre(s)

" Fourrure "

Roman

Editions Stock

Adélaïde de Clermont-Tonnerre, 33 ans, ancienne élève de l'École normale supérieure, s'essaya à la banque d'affaires en France et au Mexique avant de devenir chroniqueuse et journaliste. Elle est actuellement chef de rubrique des pages culturelles du magazine Point de Vue.

« C’est en passant devant un kiosque à journaux du boulevard Pierre-Seymard, à Nice, qu’Ondine apprend le suicide de sa mère, la grande écrivain Zita Chalitzine. On l’a retrouvée dans une voiture enveloppée dans un magnifique manteau de fourrure blanc. Zita, qui avait passé sa vie à faire scandale, ne se départ pas de sa réputation. Et juste avant de disparaître, elle faisait encore parler d’elle : elle n’aurait été qu’un prête-nom aux livres qui ont fait son succès. Ondine ne veut rien savoir de sa génitrice qui n’a été qu’une pâle imitation de ce que devrait être une mère et qui n’a jamais voulu lui dire qui était son père. Et pourtant, en rangeant les affaires de Zita, après l’enterrement, Ondine découvre le dernier livre de sa mère, non publié, son autobiographie.

Le lecteur entre alors de plein fouet dans la vie extraordinaire de Zita, petite fille pauvre, élevée dans la loge de son énorme mère, Madame Lourdes.

Devenue la protégée de la famille propriétaire de l’immeuble dans lequel elle vit, elle découvre la haute société, la vie facile de ceux qui ont les moyens, la culture, la finesse. Après son bac, elle gagne son indépendance en devenant une des filles de Madame Claude et par la même occasion la maîtresse du grand auteur Romain Kiev. Coqueluche du tout-Paris des années 1970, elle illustre ce temps où tout était possible.

Les fêtes, les drogues, Yves Saint-Laurent, les belles voitures, on suit Zita dans un tourbillon d’avant crise. Mais aussi dans sa chute, dans sa déchéance. Lorsque l’on est monté si haut, on ne peut que redescendre très bas. » (Présentation de l’éditeur)

Dans la vie, on a rarement accès à une personne aussi intimement qu’en lisant ses mémoires. Au quotidien, les pensées sont filtrées, les choses dites peuvent faire mal, mais elles n’ont pas de corps. Elles surgissent puis s’éteignent, volatilisées. Les choses écrites, si elles viennent de quelqu’un que l’on a aimé, sont beaucoup plus dures à effacer. Lorsqu’une parole blesse, on peut croire qu’elle n’était pas pensée, qu’on a mal entendu. Lorsqu’un mot brutal se fige sur le papier, il n’y a plus de place pour le doute. L’intention est bien là. Le mot garde sont tranchant. Le temps ne l’émousse pas, et à chaque relecture, on peut à nouveau s’y couper. 

« Un ­rebondissement suit l’autre. Quelques ficelles sont épaisses, mais le lecteur se coule parfaitement dans ces années 70, désuètes, giscardiennes, ­révolues. On pourrait même dénicher l’influence de l’écrivain Patrick Besson, ami proche. Je le prends pour un compliment. C’est le meilleur de sa génération. Contrairement à son physique, il a une telle grâce, une légèreté d’écriture. En même temps, il sait se montrer violent, intense, précis. Je suis moins cognante, plus enrobée. Je ne voulais simplement pas d’un truc autofictionnel, prise de tête. Fourrure est donc l’accessoire indispensable de l’hiver 2010. Et des saisons futures. Les bonnes histoires, comme les beaux ­vêtements, sont indémodables. » (Aurélie Raya, Paris Match, 2 février 2010)