Biographie

Fabio VISCOGLIOSI

Oeuvre(s)

" Je suis pour tout ce qui aide à traverser la nuit "

Roman

Editions Stock

Né en 1965 de parents italiens, Fabio Viscogliosi vit en France. Il est musicien et dessinateur.

 

«  Je suis pour tout ce qui aide à traverser la nuit est un récit à multiples facettes, un kaléidoscope qui, par petites touches,  dresse le portrait d’un homme de quarante ans vivant en France, fils d’immigrés italiens, enfant du rock tout autant que de Magritte ou de Laurel et Hardy. Dans le grand catalogue sensible qu’est son récit – une suite de textes aux titres intrigants –, Fabio Viscogliosi convoque avec tendresse ceux avec qui il dialogue depuis toujours et lui permettent d’interroger le monde : saviez-vous que Picasso admirait la fragilité des chauves-souris ? Que Buster Keaton portait des chaussures bien plus grandes que ses pieds ? Que Georges Simenon rêvait d’une belle urne rouge vif pour accueillir ses cendres ? Franck Sinatra, Bob Dylan, Alfred Hitchcock ou Eddie Cochran…autant d’hommes illustres qui s’invitent également dans l’univers de l’auteur, ne faisant que passer mais déposant l’épaisseur de leurs mystères ou la singularité de leurs pratiques et de leurs questionnements. […] Questionnement sur l’absurde, la force du lien, la nature du bonheur, le récit de Fabio Viscogliosi est fait des petites choses du quotidien, d’infimes détails révélateurs, montrant toujours l’envers du décor. Et c’est ainsi que le lecteur prend une place centrale dans ce texte, parce que Je suis pour tout ce qui aide à traverser la nuit parle de lui, avec des mots justes et un style délicat emprunt de pudeur, de sa propre traversée, de ses jours et de sa nuit. » (Présentation de l’éditeur)

 

« Le bonheur ne produit pas d'histoires. » Voilà ce qu'aurait dit un jour le cinéaste Michelangelo Antonioni. Je me souviens d'avoir découvert cette phrase définitive au milieu d'un cahier spécial du journal Le Monde publié à l'occasion de sa mort. Je l'ai relue plusieurs fois, sautillant d'un pied sur l'autre. D'emblée, l'idée m'a déplu. Planté au milieu de mon salon – c'était au tout début de l'après-midi, par les fenêtres je voyais la lumière qui venait frapper les immeubles voisins et, plus loin, la ville réduite en miniature, avec la petite tour scintillante de l'aéroport et au-delà encore toute la chaîne des Alpes dominée par cette vieille crapule de mont Blanc –, il m'a bien fallu reconnaître que, d'un certain point de vue, Michelangelo n'avait pas tort. Mentalement, j'ai repassé les images de ses films, ceux dont je pouvais me souvenir : Monica Vitti errant sur sa petite île de cailloux tandis qu'une villa américaine explose au ralenti, un cadavre allongé sous les buissons d'un parc de Londres et un autre type qui se noie au volant d'une voiture volée, celle d'Alain Delon essayant en vain d'arracher un baiser à Monica Vitti, qui se sauve à nouveau dans les rue de Rome, et ainsi de suite. J'ai senti peser sur moi le regard triomphant de Michelangelo. Depuis longtemps, les tableaux s'enchaînent en un cadavre exquis que l'on pourrait étendre à toute la création. Le bonheur ne produit pas d'histoires, peut être, me suis-je dit. Et alors, les histoires ?

 

« Autoportrait en creux, superbement composé, ce très beau premier roman raconte ainsi, à sa manière très personnelle, une histoire entre chien et loup, où bonheur et douleur se poursuivent et se cognent, inextricablement mêlés. La vie, tout simplement. » (Michel Abescat, Télérama, 17 avril 2010)

 

En janvier 2011, Fabio Viscogliosi a publié Ma vie de garçon (Attila) qui « explore un univers chargé d'interrogations sur le monde, la nuit, l'inconnu, les femmes... Bougies, aimants, ânes, cordes, tuyaux, yeux... les formes se répètent, ce qui explique parfois cette étrange impression de déjà-vu : le monde de Fabio Viscogliosi, d’une consistance surréaliste, épaisse et irradiante, s’écoule lentement. C’est drôle comme Groucho Marx. Étrange comme Max Ernst. Explorateur, comme Giuseppe Ungaretti. » (Présentation de l’éditeur)