Biographie

Aureliano CATTANEO

© Marta Pancotti

Aureliano Cattaneo est né en Italie en 1974. Il a étudié le piano et la composition avec Vincenzo Balzani, Carlo Landini, Pippo Molino et Sonia Bo à Piacenza et à Milan. Il a participé́ à des master classes avec Gérard Grisey et Mauricio Sotelo.

Lauréat de prix de composition, il a remporté́ en 2003 le "Comité́ de Lecture de l'IRCAM/Ensemble Inter-contemporain" et a été́ sélectionné́ en 2005 comme "Stipendiat" par l'Akademie der Künste de Berlin. En 2007, il a été́ compositeur en résidence de l'Ensemble 2e2m, à Paris.

Il a reçu le Förderpreis du Musikpreis Salzburg 2013. En 2016, l'association italienne des critiques musicaux lui a décerné́ le prestigieux "Premio Abbiati".

Depuis 2010, il est professeur à l'ESMUC (Escuela Superior de Musica de Catalunya) - Barcelone.

Ses œuvres sont publiées par SZ Sugar - Edizioni Suvini Zerboni, Milan. Il vit à Madrid.

Oeuvre(s)

" Not Alone We Fly "

Pour violon et Ensemble

Ed. Suvini Zerboni

SÉLECTION 2024

Ce titre fait référence à un poème de l'américaine Emily Dickinson et se rapporte au concerto à bien des égards. D'une part, il reprend l'idée de vol, de vitesse et de légèreté. C'est le début du concerto: une cadence du violon solo commence en pianissimo, rapide et légère, puis se transforme en un geste furieux. Deuxièmement, il y a l'idée de ne pas être seul. Bien que le concerto commence avec le violon solo seul, les instruments de l'orchestre se joignent progressivement à lui: d'abord les percussions et la harpe, puis les bois, les cuivres et enfin les cordes. Ensemble, ils forment un tout, le violon ne "vole pas seul". Le concerto se termine par une deuxième cadence du violon solo, cette fois dans une version lente et lyrique de la cadence d'ouverture. La musique se rapproche progressivement du silence, les instruments de l'orchestre laissant de nouveau le violon seul. Peu avant la fin, la soliste joue et chante en même temps. Elle chante une chanson douce qui se confond avec le son du violon. Le texte de la chanson est tiré de plusieurs œuvres de la poétesse Emily Dickinson et parle du silence dans le monde.

Patricia Knebel et Aureliano Cattaneo

 

" Parole di settembre "

Pour soprano, contre-tenor, baryton et ensemble

Suvini Zerboni

SÉLECTION 2016

Edoardo SANGUINETI - l'un des plus grands poètes de la littérature italienne du 20e siècle - a consacré un cycle de 15 poèmes à Andrea Mantegna, le grand peintre de la Renaissance, originaire de Mentoue, à l’occasion du 500ème anniversaire de sa mort en 2006.

Le compositeur italien Aureliano CATTANEO travaille avec Sanguinetti depuis de nombreuses années. Ensemble, ils ont créé et réalisé le théâtre musical "La Philosophie dans le labyrinthe " pour la 10ème Biennale de Munich et ont commencé à préparer le projet Mantegna jusqu'à la mort du poète en 2010.

Sur la base des poèmes de Sanguineti, Cattaneo crée "Parole di settembre" comme un cycle en trois parties pour 3 chanteurs et 13 musiciens. Les parties du cycle sont reliées par des madrigaux / frottole, chantés a capella par les trois solistes. Au cœur des poèmes il y a 12 tableaux de Mantegna, auxquels se réfère Sanguineti - parfois ouvertement, parfois par allusions cachées. L'ensemble du cycle - d'une durée totale d'environ 70 minutes - est réalisé sous forme "d'étapes", avec l’installation d’une animation visuelle sur un "écran Infini" en temps réel par le duo d'artistes AROTIN & SERGHEI.

L'artiste viennois Alexander Arotin a rencontré Cattaneo et Sanguineti lors de leur théâtre musical " La philosophie dans le labyrinthe " à la Biennale de Munich. Depuis, un échange et un dialogue créatifs se sont instaurés entre les artistes, développant des projets communs dans des langages à la fois musicaux et visuels.

L'installation "écran Infini" est réalisée sous la forme d’une projection de modules spatialisés sur un carré de 12m x 12m en simultané avec la performance musicale.

Le développement visuel fait référence à la fois à une vue stylisée – digitalisée du ciel à travers le cadre carré dans la cour circulaire de la maison de Mantegna à Mantoue, ainsi qu’au cadre du livre d’images de Sanguineti aux multiples combinaisons d'images, produit à la façon du "plus grand livre d'art au monde" de Mazzotta à Milan (1966), qui joue d'une manière ironique avec des citations imagées et anticipe le contexte numérique du futur.

“Parole di settembre“ regarde les peintures de Andrea Mantegna : il y a la poésie d’Edoardo Sanguineti, des visuels d’Arotin & Serghei et ma musique.

"Parole di settembre" est constuit comme une série de boîtes chinoises. Les trois livres, dont le cycle est composé, peuvent être effectués séparément : ils ont une double structure formelle, ils doivent fonctionner de manière autonome et à la fois composer un ensemble. Ces trois livres ont trois voix différentes et ensembles instrumentaux différents : un haute-contre et 8 instruments, une soprano et un trio à cordes, un baryton-basse et 13 instruments. Ils sont liés par deux madrigaux et un frottola dans lesquels les trois voix chantent enfin ensemble a cappella. Les poèmes d’Edoardo Sanguineti sont au nombre de 15, avec un prologue et un épilogue, ils sont déjà un cycle. Chaque poème se compose de 5 haïku. J'ai utilisé tous les 15 poèmes, parfois le texte entier, parfois seulement un fragment, j’ai recomposé leur ordre, ou les ai montés comme un seul texte. J’ai reconstruit cette promenade, ai ajouté mon voyage à celui d’Edoardo et ainsi créé un autre dialogue.

Alexander Arotin et Serghei Dubin ont intégré Mantegna, Sanguineti et ce que j’ai écrit puis ajouté leur propre parcours jusqu’à faire naître une nouvelle perspective. "Parole di settembre" parle de beaucoup de choses, connecte différentes langues, c’est un voyage tout en perspective. 

Aureliano Cattaneo