Biographie

Fabio VACCHI

En 1974, Fabio Vacchi prend part aux cours du Berkshire Music Center à Tanglewood aux États-Unis, où il remporte le prix Koussewitzky de composition. En 1976, il remporte le premier prix du concours Gaudeamus aux Pays-Bas grâce à sa pièce Les soupirs de Geneviève pour 11 cordes solistes.

Il a écrit de nombreux opéras, parmi lesquels : Girotondo, d’après Schnitzler (1982, Maggio Musicale, Florence), La Station thermale, commandé par l’Opéra de Lyon (1993, repris en 1994 et 1995), puis donné à La Scala de Milan (1995) et à l’Opéra Comique de Paris, Les oiseaux de passage créé à l’Opéra de Lyon en 1998 et repris en octobre 2001 au Teatro Comunale de Bologne, Il letto della storia, un opéra coproduit par le Maggio Musicale, le Teatro Carlo Felice de Gênes et le Nuovo Auditorium de Rome, joué à Florence en 2003 et qui a remporté le prix Abbiati de 2004 de la meilleure nouvelle œuvre, l’opéra en trois actes Teneke, mis en scène par Ermanno Olmi à La Scala de Milan (2007), avec une scénographie et des costumes d’Arnaldo Pomodoro, Lo stesso mare (Seule la mer), d’après le roman éponyme d’Amos Oz, joué au Teatro Petruzzelli à Bari en 2011. Son dernier opéra, Lo specchio magico, une commande du Maggio Musicale a été créé le 7 mai 2016 à l’Opera di Firenze.

En mars 2020, Roberto Bolle, ainsi que le corps de ballet, le chœur et l’orchestre de La Scala, jouent Madina une pièce de danse-théâtre commandée par La Scala. Quelques mois plus tard, Maggio Musicale Fiorentino présente la première mondiale de l’opéra Jeanne Dark, avec un livret de Stefano Jacini.

Parmi ses nombreuses compositions instrumentales, il convient particulièrement de relever les suivantes : Luoghi Immaginari (1987-1992), un cycle de pièces de chambre jouées d’innombrables fois dans le monde entier, notamment sous la baguette de Daniel Harding au Mozarteum de Salzbourg, la cantate Sacer Sanctus (1997) pour chœur et instruments, une pièce commandée par La Scala (où elle a été donnée à Pâques en 1997), puis reprise au Ravenna Festival en 1998, au Festival Présences de Paris en 2002 et à l’Accademia di Santa Cecilia de Rome en 2003, Dai Calanchi di Sabbiuno, une pièce de chambre composée pour le concert de commémoration du 50e anniversaire de la Résistance italienne, créée à La Scala en 1995. En 1997, sur invitation de Claudio Abbado, Vacchi transcrit cette pièce pour grand orchestre afin de l’intégrer au programme de la tournée de Pâques 1997 de Gustav Mahler Jugendorchester. Elle est alors jouée à Salzbourg, Budapest, Prague, Vienne, Sarajevo et Graz, ainsi que dans d’autres grandes salles d’Europe et des États-Unis. Elle figure aussi au programme du concert donné au Festival d’Aix-en-Provence 2014 par l’Orchestre de Paris, sous la baguette de Paavo Järvi, en hommage au grand metteur en scène Patrice Chéreau. Briefe Büchners, une pièce pour voix et instruments commandée par Claudio Abbado, est jouée à la Philharmonie de Berlin et fait partie du cycle dédié à George Büchner, en collaboration avec le Berliner Festwochen de 1997, tandis que Canti di Benjaminovo, commandée par le Boston Musica Viva Ensemble est jouée à Boston en 2003. La même année, son Quartet no. 3, commande du Tokyo Quartet, est joué lors de la tournée internationale du quatuor. Cette pièce a valu à son compositeur le prix Lully Award de la meilleure nouvelle pièce de la saison, décerné par le magazine Web américain Concertonet. En 2011, Notte italiana (une pièce commandée par le festival MITO SettembreMusica pour célébrer le 150e anniversaire de l’unité italienne) est créée à Milan par le London Sinfonietta, sous la baguette de David Atherton.

Quant aux pièces orchestrales du compositeur, voici les œuvres majeures : Diario dello sdegno, commandée par la Filarmonica della Scala et créée par Riccardo Muti (qui a par ailleurs intégré la pièce dans les programmes de la Filarmonica lors des tournées internationales qui ont suivi), Terra comune, une pièce pour grand chœur et orchestre commandée par l’Accademia di Santa Cecilia pour le concert d’inauguration de la grande salle du nouvel auditorium de Rome (décembre 2002), sous la baguette de Myung-Whun Chung et Voci di Notte pour orchestre, jouée lors du concert d’ouverture du Festival Maggio Musicale Fiorentino de 2006 sous la baguette de Zubin Mehta. La même année, le Festival de Salzbourg présente La giusta armonia pour voix récitante et orchestre, jouée par le Wiener Philharmoniker sous la baguette de Riccardo Muti. Mare che fiumi accoglie est créé en 2007 par l’Orchestra Sinfonica di Santa Cecilia, sous la baguette d’Antonio Pappano. Prospero, o dell’Armonia, commandée par la Filarmonica della Scala est créée par Riccardo Chailly à Milan en 2009. Chailly a également dirigé les premières représentations de Tagebuch der Empörung (2011) et Der Walddämon (2015) avec l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, qui a commandé les deux pièces. Vencidos (2016) pour baryton et orchestre est commandée par le Festival Internacional Cervantino (Mexique). La même année, la fondation du Teatro Petruzzelli commande à Fabio Vacchi un Concerto pour violon et, en 2018, un Concerto pour violoncelle (Vacchi est alors le compositeur en résidence de la fondation). C’est également en 2018 qu’a lieu la première de son mélologue Eternapoli pour acteurs, chœur mixte et grand orchestre, narré par Toni Servillo, au Teatro San Carlo de Naples.

En 2002, la musique écrite par Vacchi pour le film d’Ermanno Olmi Le Métier des armes est récompensée par le prix David di Donatello du meilleur musicien. La pièce pour soprano et orchestre à cordes In pace, in canto est écrite à l’été 2003 afin de faire partie de la bande originale d’En chantant derrière les paravents, un autre film réalisé par Olmi. En 2005, Vacchi écrit la bande originale de Gabrielle, un film de Patrice Chéreau (qui lui a valu le prix Ente dello Spettacolo), ainsi que du film Centochiodi d’Olmi. En mars 2007, la compagnie de marionnettistes Carlo Colla joue Macbeth de Shakespeare à Chicago et New York (Broadway) sur une musique de scène du compositeur.

Fabio Vacchi dirige régulièrement des classes de maîtres sur la composition. Depuis 2004, il est également membre effectif de l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia.

En janvier 2018, il reçoit un diplôme honorifique de l’Accademia di Brera de Milan.

Oeuvre(s)

" Concerto pour violoncelle (2020) "

Ed. Casa Ricordi

SELECTION 2021

Ce Concerto pour violoncelle est seulement composé de deux mouvements, qui sont reliés avec harmonie. En termes de classique, le premier mouvement, Inquieto moderato, présente deux notions fortement contrastées : l’une est expressive et lyrique, tandis que l’autre est très rapide et rythmique. Le cadre uniforme, fidèle à mes racines structuralistes, est maintenu [...] grâce à des variations métronomiques ininterrompues. [...] Le second mouvement, Presto, met en scène du contenu ethnique de tradition serbo-albanaise et le gusle monocorde, qui évolue progressivement jusqu’à être métabolisé par ma composition. Ce second mouvement porte également la marque d’une instabilité métronomique à l’origine d’incessantes mutations. Je remercie tout particulièrement l’ethnomusicologue Nicola Scaldaferri pour son aide à ce sujet. [...]

J’ai toujours été amoureux du violoncelle. Je trouve cet instrument à la fois sensuel, doux et profond. Je savais qu’il serait confié aux mains et à l’esprit du virtuose Enrico Dindo, accompagné par un orchestre que j’aime tant ; j’avais donc une liberté totale et la certitude de rester ancré dans la rigueur de ma formation musicale et mon besoin de transmettre des émotions, des sensations, de l’affection, des pensées, des associations.

[...]

J’ai toujours été influencé par la musique ethnique. La plupart du temps, cette influence est sous-jacente et agit avec force sous la surface, mais parfois, comme dans le cas de Concerto pour violoncelle, elle devient plus visible. Lors de la composition de cette pièce, je ressentais fortement l’appel de la terre et ses voix. De fait, nous ouvrir à la diversité culturelle sans perdre de vue nos spécificités et nos racines est le véritable défi qui nous permettra de nous sortir de cette impasse si effrayante aujourd’hui, dans un monde tiraillé entre la peur de perdre son identité et le désir d’accepter, d’inclure, de s’ouvrir et de se mélanger. L’arrivée laborieuse à un tournant et sa reconnaissance ne sont pas le fruit d’un compromis statique, mais la conséquence d’un compromis dynamique, à l’image de celui que j’ai appris en travaillant aux côtés d’Amos Oz sur Lo stesso mare (Seule la mer) pour sa première à Bari en 2011.

Fabio Vacchi