Biographie

Benoît MENUT

De l’énergie en sons, portée par du sens

C’est ainsi que le compositeur Benoît Menut - Grand Prix SACEM 2016 de la musique symphonique (catégorie jeune compositeur) et lauréat des fondations Banque Populaire (2008) et Francis et Mica Salabert (2014), aime à définir son travail.

Passionné par le lien étroit entre musique et mots, ces derniers lui sont une source d’inspiration permanente, même pour des œuvres non vocales, comme son premier quatuor à cordes Les Illusions perdues, d’après Honoré de Balzac, son deuxième trio avec piano Les Allées Sombres, (Ivan Bounine). Parfois, le simple rythme d’un vers, un mot, une tournure de phrase suffisent à lui provoquer l’envie de créer.

Pour la scène, il écrit en 2018 pour l’opéra de Saint-Etienne Fando et Lis, d’après la pièce de Fernando Arrabal, et remporte pour ce premier opéra le prix Nouveau Talent de la SACD 2019 et le Prix Charles Oulmont 2019, poursuivant ainsi une trajectoire théâtrale de plus en plus marquée, que ce soit vers le jeune public (Stella et le Maître des souhaits, opéra créé à la Philharmonie de Paris en 2020 et Symphonie pour une Plume, 2016, pour l’Orchestre National de Bretagne – dont il est compositeur associé depuis 2013) ou vers tous les publics (La Légende de Saint Julien, d’après Flaubert, Le Petit Garçon qui avait envie d’espace, - Giono).

Cet attrait vocal se matérialise aussi par des collaborations avec des ensembles vocaux renommés, tels Musicatreize, les maîtrises de Radio-France, de Notre-Dame de Paris, Les Cris de Paris, Les Discours…

Son catalogue déjà très fourni (120 opus) embrasse quasi toutes les formes d’expression musicales et fait de lui un des compositeurs français les plus en vue de sa génération ; et si la musique de chambre, en particulier le travail des cordes tient une place bien particulière dans son travail, cet ancien élève du Conservatoire de Paris, né à Brest, à la pointe Ouest de l’Europe Continentale et éveillé à la tradition par le compositeur Olivier Greif, poursuit aujourd’hui son chemin bien singulier – avec des œuvres à venir autour des écrivains Christian Bobin et Pascal Quignard. Il veille enfin à toujours marier l’exigence d’une écriture lyrique et structurée avec une farouche volonté de rester toujours proche du public et des interprètes, comme une sorte de « metteur en scène » des émotions, comme un vecteur, un média.  

Son dernier disque monographique Les Îles, avec Emmanuelle Bertrand, Maya Villanueva et l'Ensemble Syntonia est sorti chez Harmonia Mundi en 2020.

(photo © Ed. Artchipel)

Oeuvre(s)

" Fando et Lis (2018) "

Opéra en un prologue et six tableaux

Ed. Boosey & Hawkes

SELECTION 2021

Nous sommes dans un monde post-apocalyptique. Bien après l’écroulement de notre monde, de la consommation, de la construction des villes de plus en plus hautes, de plus en plus écrasantes… Des « Babel » en puissance… C’est une fable sur la cruauté du monde et la solitude qui ronge les hommes, incapables comme Fando de supporter le silence, l’approche du vide. C’est un monde où la femme peu à peu se dissout, un no man’s land, dont Lis n’est plus que la dernière femme.

Nous sommes dans le temps de l’errance des hommes !

Un vent constant balaie le plateau

Une matière tombe du ciel (cendre ou autre ?)

C’est un monde hostile et rude.

Dans ce monde, il y a 5 hommes corbeaux qui occupent l’espace. Ils grimpent, déplacent les structures (mouvements de décor), volent dans les airs. Les manipulations du décor seront opérées par 4 des hommes corbeaux, le cinquième pourra être attribué à d’autres actions simultanément aux déplacements du lieu.

Kristian Frédric