Biographie

Francesca VERUNELLI

Francesca Verunelli étudie la composition avec Rosario Mirigliano et le piano avec Stefano Fiuzzi au Conservatoire National Luigi Cherubini de Florence où elle obtient les deux diplômes summa cum laude. Elle termine ses études à l’Académie Santa Cecilia à Rome, avec Azio Corghi avant de suivre le cursus IRCAM en musique électronique. La même année, elle reçoit le Lion d’argent de la Biennale de Venise.

Elle reçoit des commandes d’importantes institutions musicales et festivals dont l’IRCAM, les NeueVocalsolisten Stuttgart, la Biennale di Venezia, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, Milano Musica, Accentus Chamber Choir, Lucerne Symphonic Orchestra, Court-Circuit, Festival d’Aix-en-Provence, GMEM de Marseille, CIRM de Nice, l’Etat français, FACE Foundation, le Wittener Tage für Neue Kammermusik, le International Contemporary Ensemble, le Donaueschinger MusikTage, ECLAT, l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, Klangforum Wien.

Elle a été compositrice en résidence à l’Ircam, au GMEM de Marseille, à la Casa de Velasquez (Madrid – 2015/2016) et à la Villa Médicis (académie de France à Rome – 2016/2017).

La tournée du quatuor Zaïde 2015/16 a fait entendre son Secondo Quartetto, commande du programme ECHO – Rising Stars, à Köln, Luxembourg, Baden Baden, Barcelone, Paris, Budapest, Vienne, Hambourg, Bruxelles, Amsterdam, Birmingham, Londres, Lisbonne, Stockholm, Porto.

En octobre, 2017 Michael Schmid a créé la première partie d’un cycle de 45′ pour player-piano et flûte : Man sitting at the piano I. La deuxième partie du cycle – Piano (without the man) sitting – avait été crée à Rome dans le cadre de l’exposition Swimming is Saving (juillet 2017) de la curatrice Chiara Parisi. La 3ème et dernière partie du cycle – Man sitting at the piano II, pour flûte basse et piano – a été commandée par Klangforum et sera créée en 2020.

Ses prochains projets incluent aussi Tune and retune II pour la SWR Orchestra (Donaueschinger Musiktage 2020) et un concerto pour accordéon et orchestre pour Krassimir Sterev.

 

© Droits réservés

Oeuvre(s)

" Tune and Retune (2017-2018) "

Pour orchestre

Editions Ricordi

SÉLECTION 2020

Commande de Philharmonie Luxembourg et Milano Musica

Création le 24 novembre 2018, Grand Auditorium, Luxembourg / Festival « rainy days » par l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, dir. Baldur Brönnimann.

Les origines poétiques de Tune and retune remontent à mes premières expériences d’écoute d’un orchestre. Je me souviens très bien de la forte impression que m’ont laissé les concerts symphoniques la première fois que j’y ai assisté, lorsque j’étais toute petite. J’ai ressenti comme une immense respiration de cette incroyable masse sonore et j’ai eu intensément conscience de son déploiement dans le temps. J’ai du mal à l’exprimer verbalement, mais je crois que toute personne qui aime la musique symphonique comprend ce que je veux dire.

Cette pièce est une manière de me rappeler la respiration de l’orchestre, inséparable de mes souvenirs les plus anciens.

D’un point de vue technique, l’œuvre tourne autour d’une question centrale : la temporalité intrinsèque du son et le rythme sémantique du discours musical peuvent-ils être l’expression l’un de l’autre ?

Une seconde observation qui concerne le timbre de la musique m’a également guidée.

À mes yeux, le timbre n’est ni accidentel ni un simple « effet ». Il est le porteur et permet l’écriture au travers d’un élan temporel et poétique.

Le timbre n’existe pas en dehors du rythme, tout comme la syntaxe harmonique ne peut exister en dehors du rythme.

Le timbre et l’harmonie font tous deux partie d’un même tout, car le timbre a un contenu complexe d’(in)harmonicité, exactement à l’instar du contenu harmonique symbolique d’un accord. Son « sens » se fait à l’intérieur du discours temporel.

L’orchestration classique n’est rien d’autre que la modification, l’enrichissement, la simplification ou l’altération de très nombreuses façons du discours harmonique, grâce au contenu spectral des éléments soniques à l’œuvre. Il suffit de s’intéresser à la manière dont évolue le son des cuivres lors de l’indication « d’ordinario à cuivré » pour comprendre à quel point le timbre est toujours une question d’harmonie, et donc une question de discours harmonique, et in fine de rythme et de forme.

J’avais pour ambition de tirer les conséquences les plus radicales de cette observation.

Francesca Verunelli