Biographie

Arnulf HERRMANN

Après avoir étudié le piano avec Gernot Sieber au Conservatoire Richard Strauss de Munich, il s'inscrit à la Musikhochschule de Dresde, où il étudie la composition avec Wilfried Krätzschmar et le piano avec Arkadi Zenzipér. En 1995/96, il est l'élève de Gérard Grisey et Emmanuel Nunes au Conservatoire de Paris (CNSMDP), et complète sa formation avec Hartmut Fladt et Jörg Mainka (théorie) et avec Friedrich Goldmann, Gösta Neuwirth et Hanspeter Kyburz à l'Universität der Künste Berlin. En 1999/2000, il suit un cours de troisième cycle en composition et nouvelles technologies à l'IRCAM, Paris.

Il reçoit de nombreux prix dont le prix de composition Hanns Eisler (2001), le prix de composition de Stuttgart (2003) et la tribune internationale des compositeurs (pour Terzenseele, 2006). Il reçoit le Förderpreis Musik (du Kunstpreis Berlin) et une bourse à la Villa Massimo à Rome en 2008 puis en 2010, le prix Ernst von Siemens des compositeurs.

Son premier opéra, Wasser, avec des paroles de Nico Bleutge, est créé à la Biennale de Munich 2012 en coproduction avec Oper Frankfurt. Un extrait de celui-ci est au Wittener Tage für neue Kammermusik 2011, avec la soprano Claron McFadden et le ténor Sebastian Hübner, et l'Ensemble Modern, dirigé par Johannes Kalitzke. Son deuxième opéra, Der Mieter, mis en scène par Johannes Erath et dirigé par Kazushi Ono est créé en 2017 à l'Opéra de Francfor. 

Herrmann enseigne la composition, l'analyse et l'orchestration à la Hochschule für Musik "Hanns Eisler", Berlin depuis 2004. En 2014, il succède à Theo Brandmüller en tant que professeur de composition à la Hochschule für Musik de Sarrebruck. (Trad.)

 

© Droits réservés

Oeuvre(s)

" Der Mieter (2017) "

Opéra

Editions Peters

SÉLECTION 2020

Opéra en 3 actes

I. Der neue Mieter

II. Nachbarn

III. Verwandlung

Livret de Händl Klaus, d’après Le locataire chimérique de Roland Topor

d’après Le locataire chimérique de Roland Topor

Commande de Städtische Bühnen Frankfurt am Main.

Création le 12 novembre 2017, Opéra de Francfort. 

Georg Björn Bürger / Johanna Anja Petersen

Herr Zenk Alfred Reiter / Frau Bach Hanna Schwarz

Frau Greiner Claudia Mahnke / Frau Dorn Judita Nagyová

Körner Michael Porter / Krell Theo Lebow

Ingo,Kellner Sebastian Geyer / Herr Kögel Miki Stojanov

Orchester Frankfurter Opern-und Museums orchester

Chor Philharmonia Chor Wien

Dirigent Kazushi Ōno

Chorleitung Walter Zeh / Regie Johannes Erath

Bühnenbild Kaspar Glarner / Kostüme Katharina Tasch

Licht Joachim Klein / Video Bibi Abel

Sound design Jos h Jürgen Martin / Dramaturgie Zsolt Horpácsy

La crise du logement fait rage. Georg est donc content d’avoir trouvé une chambre. La précédente locataire est décédée. Elle s’est jetée par la fenêtre.

Cependant, les interventions des autres habitants du logement dans sa vie et ses habitudes ont débuté dès l’emménagement de Georg. Au début, il s’agit simplement de plaintes concernant de prétendues nuisances sonores (on cogne à sa porte, on lui conseille de mettre des chaussons). Ensuite, Georg doit participer à l’expulsion d’autres locataires du logement. Tous ces événements se déroulent dans un climat grandissant de peur, d’intimidation et, ce qui pèse le plus lourdement, d’autolimitation progressive et d’obéissance prévenante de la part de Georg. Il ne peut pas se permettre de perdre sa chambre et par conséquent son champ d’action et de mouvement se rétrécit toujours davantage. L’espace (vital) autour de lui se réduit littéralement. Mais on ne sait pas finalement si la menace est réelle ou si elle s’insinue seulement dans sa tête, comme une paranoïa graduelle. Ainsi, Georg est entraîné dans la perte totale de son identité. Il nourrit progressivement l’idée qu’on le force à subir le même sort que la locataire qui l’a précédé. Et la dernière conséquence : Georg doit fusionner avec la personne qu’était l’ancienne locataire. De cette manière, il perd non seulement son identité en tant que Georg, mais passe aussi d’homme à femme et, après être devenu femme, se suicide.

L’opéra Der Mieter s’inspire librement des thèmes du roman Le locataire chimérique de Roland Topor, qui a été adapté en film par Roman Polanski sous le titre The Tenant.