
" In die Luft Geschrieben "
Pour mezzo-soprano, harpe, célesta, percussion et orchestre à cordes
SÉLECTION 2019
- Sélectionné pour : Le Prix de Composition Musicale 2021
In die Luft geschrieben («Écriture dans l'air») est un cycle vocal de lieder basé sur des épitaphes écrites par Nelly Sachs, entre 1943 et 1946, dédié aux personnes disparues à la suite des horreurs commises par les nazis. Quinze de ces œuvres poétiques n’ont été découvertes qu’après la mort de la poétesse et ont été publiées à titre posthume en 2010.
« Cette composition est l'une de mes premières dans lesquelles l'engagement envers la société civile est évident. Disons qu’il est énoncé pour la première fois en termes non équivoques, à travers la poésie de Nelly Sachs et le ton de cette poésie. C’est un ton qui parle avec une force particulière, dissimulé par l’apparence d’un registre linguistique simple et tragiquement léger, comme l’air dans lequel les cendres d’un nom sont dispersées. Des vers où les blessures de l'histoire sont des traces presque disparues, voilées poétiquement par des mots à déchiffrer, d'une violence absolue, mais d'une délicate expression poétique. C’est ce qui fait de la voix de Nelly Sachs la voix de nous tous. C’est un avertissement pour l’humanité future : un péché est entré dans l’histoire et doit être expié par tous. Cet enseignement doit être inscrit dans les fondements de la civilisation future. Mais même aujourd'hui, la raison résiste à assumer ses responsabilités et à tirer des leçons de l'histoire ; elle résiste à l’idée de prendre des décisions en faveur de la vie des gens collectivement, dans le monde entier, pour la défense du bien commun. Sur le plan musical, c’est le ton que j’ai toujours recherché dans la création de ma musique. C’est le même ton, si clair, que nous entendons dans la poésie de Nelly Sachs, en particulier dans les épitaphes de In die Luft geschrieben. Les épitaphes ont été mis sur une musique qui coule sans interruption, et ils constituent un voyage errant. Ils sont divisés en groupes reliés par des interludes de réflexion musicale. »
Stefano Gervasoni