Biographie

Charlotte SEITHER

Oeuvre(s)

" Language of leaving "

Pour orchestre et 24 voix

Barenreiter

SÉLECTION 2014

CREATION


28/08/2013, BBC Proms, Royal Albert Hall London, BBC Symphony Orchestra, BBC Singers, dir. Josep Pons.

NOTICE


"Speranze, che fate?" Cette pièce est un état de l'être humain, tournant autour de formes subtiles du désespoir humain. Il crée un tableau d'un langage d'orchestre très personnel dans lequel les sons ne sont pas clairement liés à leurs origines. Tout est en fusion. Tout se transforme lentement, ruisselant vers un point infini qui ne sera jamais atteint.


Dans cette pièce, les voix font partie de l’"instrumentation". Elles se comportent telles des flûtes ou des cordes, comme tout autre instrument sonore, faisant une brève apparition puis disparaissant de nouveau. Jamais au dessus des autres. Ne faisant jamais partie du “ message “. Elles sont juste la couleur, légère, discrète, peu spectaculaire. Les voix sont disposées en 12 petits groupes dans l'espace. Ils sont le prolongement de l'orchestre, font échos, se connectent aux choses ou produisent un surplomb du son dans lequel l'identité de la couleur vocale ou instrumentale est irisée.


"Je vais partir, mais vous, mon espoir, que faites-vous? Allez-vous rester ou partir aussi? "Ce n'est pas le texte qui est important ici. C'est l'état d'être qui est communiquée de façon plus environnante. Questions d’entre-deux. Mots très rares, gelés dans les gestes instrumentaux, de ne pas être compris mot par mot, dans un entourage de contradiction. "Speranze, che fate?" Dans cette pièce, je veux créer l'atmosphère d'un étrange désir abstrait. Différents sons créant différentes couches se mouvant vers un point imaginaire. Jamais réel, toujours vrai.

 

" Gehen Lassen "

Pour voix et percussions à main

Barenreiter

SÉLECTION 2014

CREATION


17, 24 et 01/06/2012 : Neue Musik in St. Martin Kassel, Allemagne. The documenta XIII. Par Traudl Schmaderer, soprano.


Commande de St. Martin à Kassel / Allemagne pour les Compositeur en Résidence accompagnant la Documenta XIII à Kassel 2012.

NOTICE


C'était l'aura de la “vanité“, du temps qui passe, qui m’a conduit dans la pièce, étroitement liée à ce petit instrument de percussion à main ayant pour moi un son tellement vocal : la wahwah-tube. Vous n’avez qu’à mettre le tube ouvert dans votre main, avec le pouce entier sur la face supérieure, et, lorsque vous percutez le métal avec un petit maillet en bois, vous pouvez moduler la façon dont le son se propage. Plus rapide ou plus lent, régulier ou irrégulier, commençant par une boucle, il se diffuse de part et d’autre. Une fois attaqué, l’intensité sonore diminue quoi que vous fassiez. Elle produit des "vanités" de toute façon et est toujours rattachée à l’inévitabilité du son à disparaître.


Vous ne pouvez produire qu’un seul son avec cet instrument, qui ne peut être permanent, et qui est extrêmement réduit dans sa gamme dynamique. Il n'y a pas beaucoup de temps pour faire le decrescendo. La vie est mesurée. Nous n'avons pas beaucoup de choses à dire jusqu'à ce qu'il disparaisse. J'ai aimé l'idée d'écrire une pièce pour voix dans laquelle cet instrument, joué par le chanteur lui-même, se comporte comme une ombre intérieure. La voix donne la ligne, modulant minutieusement la couleur des mots, tandis que le tube résonne en une sorte d'écho interne, une ombre de l'intérieur, un alter ego de ce qui se passe, qui n'est jamais vraiment en harmonie et qui reste toujours en dessous de la surface.


Le texte de ce cycle est le texte qui porte la musique. Il prend racines dans trois fragments courts et très abstraits (empruntés au Nouveau Testament mais n’étant pas uniquement réduits aux êtres religieux) qui représentent un secret en eux-mêmes. Ils tournent autour de l'abandon, de la perte et de la vanité, autour de la capacité de laisser les choses passées. Gehen lassen.
Le texte apparaît uniquement après la pièce dans la partition, comme une sorte de mémoire vers l'arrière, donnant une sorte de vue imaginaire de retour. Dans la musique, le texte n'est pas vraiment utilisé en toutes lettres, mais plus souscrit, induit, par sens. Les différents numéros de la pièce donnent différentes façons de trouver une relation entre la voix et le tube (même à travers son absence) et de modifier les sons et les couleurs de la voix dans ses mouvements microscopiques. Ils ont tous deux créé une atmosphère dans laquelle la diminution des choses et de la vie, la possibilité de laisser les choses passer, reste comme un Chiffre ouvert – qui ne doit jamais être prononcé. Les morceaux demande un haut niveau technique de chant, pas pour des raisons de virtuosité, mais pour la qualité des voyelles et des couleurs et pour les belles façons de choses de fusion ensemble et à produire des irritations entre instrument, la voix et les harmoniques.