Biographie

Claudio AMBROSINI

Oeuvre(s)

" Fonofania "

Pour orchestre et choeur d'enfants

Ricordi

SÉLECTION 2014

CREATION
05/10/2013 : Biennale de Venise. l’Orchestre del Teatro Comunale de Bologne Dir. Roberto Abbado

NOTICE
Fonofania : néologisme indiquant l'épiphanie, l'apparition du son, sa manifestation magique. Apparitions de sons instrumentaux, sons vocaux.


Lallation : Babillage enfantin, l'articulation des premiers mots, l'autre magie dont l'homme est capable.


Le chœur d'enfants, disposés de manière à encercler par l’arrière les auditeurs, met en évidence les premiers sons enfantins, les phonèmes, les articulations, où chaque syllabe de langues est associée à une autre invention, à l'occasion du "miracle" fait par tous les peuples du monde, même ceux qui peuvent ne pas avoir été en mesure d'inventer l'avion ou le laser, mais qui ont créé leur propre langue, ce qui entraîne des milliards de mots.


La bouche, comme «laboratoire sonore» capable d'articuler des sons d'innombrables façons.
L’oeuvre poursuit l'exploration des questions fondamentales d’Ambrosini déjà évoquée dans ses opéras: Big Bang Circus (Commande de la Biennale Musica, 2002), et il Killer di parole (Teatro La Fenice, 2010).


Interview avec Claudio Ambrosini par Massimo Contiero « Il Mattino di Padova », 5 Octobre 2013 (extraits)

"Fonofania." Un nouveau mot?
J'ai créé ce néologisme pour donner l'idée d'une révélation, une apparition du son qui émerge du silence, ou le perfore. Pour moi, le son est toujours quelque chose de magique, une vision qui se produit durant de brefs instants, comme la lumière des lucioles.

Ses sons nouveaux sont comme la foudre, alors?
Tous neufs et très rapides, mais en même temps ils sont dans la continuité de la recherche initiée avec le cycle d’oeuvres dont fait partie Il killer di parole, présenté à La Fenice en 2010. Elle traite de la disparition des langues des communautés les plus vulnérables ou isolées ainsi que de l’homologation générale des langues dominantes.

Seulement, cette fois, il y a aussi une chorale d'enfants, ce qui donne lieu à un "babillage", cette langue préverbale dont parlait Zanzotto. Le babillage que fait l’enfant avant d'apprendre à parler.
Dans Killer di parole J'étais préoccupé par la mort des langues, ici, je m’intéresse  à leur naissance. Je parts des sons de base que nous faisons tous au cours des premiers mois de la vie et que l'on retrouve partout. Comme le «m», qui naît du mouvement des lèvres lorsque le petit enfant tête le sein de sa mère. Ce sont les phonèmes de base à partir desquelles sont nées, en les combinant d'innombrables façons, toutes les langues du monde. Chaque langue est une merveille de créativité et, en effet, comme le dit le dernier vers du refrain : « Parler c’est voler ».

Le chœur chante sur scène?
Non. Les chanteurs sont disposés à la façon d’un fer à cheval derrière le public pour atteindre les auditeurs loin derrière. Mais provenant des enfants, ce chant est en même temps projeté en avant, vers l’avenir, comme une réalité qui se propulse vers notre futur.