Biographie

Valerio SANNICANDRO

Oeuvre(s)

" Forces motrices "

Pour orchestre et électronique

Suvini Zerboni

SÉLECTION 2012

CREATION

4 mars 2011 – Munich, Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunk – Dir. : Arturo Tamayo.


NOTICE

« Conçu dans une représentation métaphorique sonore à différents niveaux, le mouvement est le pivot d'un travail derrière lequel se trouvaient diverses réflexions (de nature extra-musicale) sur Velasquez et Bacon, qui a commencé par une série de croquis en 2004, qui s’est poursuivi en 2008 et s’est achevé en 2010. Forces Motrices m'a accompagné, en silence, pendant une longue période de création, marquée par mon intérêt croissant pour les possibilité de transformations électroniques du son en temps réel (culminant avec Ius Lucis, 2007) et visant à l'exploration non seulement de la «spatialité», déjà largement étudiée, mais également de la possibilité de transformer l'identité du son de manière dynamique. Si ces aspects (l'espace et le timbre) peuvent être identifiés dans l'arrangement des instruments de l'orchestre (cinq groupes variant de combinaisons et symbolisant de nombreuses «sources» de sons ayant chacune son propre timbre bien caractéristique) et dans la spatialisation des sons de synthèses, le mouvement particulièrement peut être reconnu dans la «dramaturgie» (compacte mais extrêmement variée) de la gestualité musicale. Le groupe central, basé sur des violoncelles, joue en tant qu'axe de symétrie, comme l'épine dorsale, pour les principaux mouvements des groupes instrumentaux, à gauche et à droite, coordonnant et soutenant ses mouvements complexes, les soudaines « éruptions » et changements dans le registre et des situations contrastées musicales. Le Thérémine, utilisé comme instrument de contrôle de la transformation du son en temps réel, relie idéalement l'immatérialité de la gestuelle et le «corps» sonore («l'éther») à l'immatérialité du son électronique et peut s’emparer secrètement, discrètement, de tout l'orchestre, le façonnant sur la base d'un projet pré-établi. A niveau plus global, cette tendance au discours sonore (parfois j’ose à penser que je suis plus un «architecte» du son qu'un « musicien »!) m'amène à voir le son agrégé en forme et consolidé dans l'espace de notre la mémoire auditive, prenant une «matérialité» qui - apparemment - révèle l’"éphémère" nature des sons réels. Je voudrais que Forces Motrices offre l'image d'une course à la fois impétueuse et riche en accélérations et en stagnations, presque oniriques, où tout ce que nous rencontrons est inévitablement flou par la vitesse et re-transformé dans la mémoire ».
Valerio Sannicandro