Biographie

Tansy DAVIES

Oeuvre(s)

" Wild Card "

Pour orchestre

Faber Music

SÉLECTION 2011

Tansy Davies a pris de l'importance sur la scène britannique avec une suite d’oeuvres pour ensembles, composées à l’attention du Composers Ensemble (Patterning), the London Sinfonietta (Torsion) and The Brunei Ensemble (The Void in this Colour), tous soutenus durant son apprentissage sous Simon Bainbridge et Simon Holt. Dans son récent travail, Davies a trouvé une place entre l'avant-garde et le rock expérimental, entre - selon les mots d'un critique - Xenakis et Prince. Rempli des sons excentriques, claquants, fouettant et grattant, c'est de la musique qui est tout à fait contemporaine, peuplant le même paysage urbain que la techno industrielle et électronique. Et bien que Davies soit de même fascinée par le potentiel du ‘looping’ en tant que dispositif structurel (comme dans neon), il n'y a aucune vraisemblance formelle avec la plupart des musiques de variété commerciales. Plutôt les dimensions biaisées de ses oeuvres, comme telle son oeuvre récente Tilting, commande de la LSO, attestent de son profond intérêt pour l’utilisation de principes structurels trouvés dans la nature, ou le travail de l’architecte Zaha Hadid.
Davies a reçu des commandes pour des nombreux ateliers pour ensembles et des orchestres, y compris la London Sinfonietta, le Britten Sinfonia, le CBSO Youth Orchestra, l’Orchestre Symphonique de Londres, BIT 20, le Northern Sinfonia, un grand travail de multimédia - Elephant and Castle - pour le Festival Aldeburgh en 2007, le BBC Concert Orchestra dans leur séquence Découverte de la Musique sur Radio 3 et un morceau de grande ampleur pour l'Orchestre de Symphonie de la BBC, Wild Card, pour les Proms en 2010.
Son travail est mondialement joué, par des groupes incluant l'Ensemble Cantus, Grup Instrumental de Valence, le Tiroler Ensemble für Neue Musik, Musiques Nouvelles, le Melos Ethos Ensemble, l'Orchestre Philharmonique de Baltycka, le Israel Contemporary Players, l'Orchestre de Symphonique de Winnipeg, du Chili de Tokyo et le Plovdiv Philharmonie à 2011 WMD/ISCM au Zagreb. En 2009 elle a reçu un prix de la fondation Paul Hamlyn.
Les récentes représentations ont été acclamées par la critique avec As with Voices and with Tears, un requiem pour choeur, orchestre à cordes et électronique, lors d’un concert commémoratif à la Cathédrale de Portsmouth, avec le London Mozart Players. Cette oeuvre a été nominée au South Bank Show / Sky Arts Award 2011.
Au printemps 2011 est sorti, sur le ‘Nonclassicallabel’ de Troubairitz, le premier CD entièrement consacré à la musique de Tansy Davies, qui a reçu des très bonnes critiques. Un second disque, d’oeuvres à plus grande échelle, est prévu en 2012 avec le label NMC.
Dans les futurs projets est prévue une collaboration avec le chorégraphe norvégien Ingun
Bjørnsgaard, ainsi qu’un concerto pour la BCMG.
Juillet 2011

NOTICE

Une fascination pour la Cartomancie m'a poussée à explorer ses labyrinthes, dans une aventure musicale vaguement inspirée du ‘Voyage du Fou’, méthaphore du voyage à travers la vie, comme dépeint par les images et les archétypes trouvés dans un jeu de cartes divinatoires. Il m’a semblé que la Cartomancie pouvait être un guide utile à la vie
quotidienne : c’est extrêmement flexible, comme une lumière, profond, linéaire, multidimensionnel, semblable au jeu et complexe.
Les vingt-deux Arcanes Majeurs sont représentés ici, bien que non nécessairement dans leur ordre numérique. Ils apparaissent surtout successivement, mais parfois trois cartes sont jouées ensemble. Des personnages reviennent à maintes reprises, étayant d'autres scènes, ou créant des drames. Voici quelques petites choses sur lesquelles porter son attention à l'écoute :
Le Fou : une relaxante chorale pour cordes, qui peut être écoutée nonchalamment, flottant
dans la pièce, dans toutes sortes de situations.
La Papesse et le Bateleur : une stridente mélodie pour bois aigüs, en dialogue avec une ligne de basse de cuivres.
L'Impératrice et l'Empereur : un courant de sons pincés et de trilles graves, mis en opposition par des interruptions persistantes d’instruments à cordes et de cuivres.
Le Pape (celui qui explique ou fait un commentaire) : une proclamation très rythmique des
bois à l'unisson, renforcée par le battement énergique des tambours.
Les amoureux : deux lignes sinueuses s’élevant en alternance de haut en bas, desquelles partent des expressions très élevées et très basses.
Le Chariot : une ligne assurée (mais souvent discrète) et un courant rapide qui s'enveloppe autour de la Force cardo.
La Force : montées métalliques, promenades majestueuses et fanfares décontractées de
cuivres.
L'Hermite : le doux parlé d’une chorale de bois, croissant et décroissant, déferlant et battant en retraite.
La Roue de la Fortune : explosions excitées d’empreintes vocales jacassant et de notes répétées.
La Justice : une mélodie versatile, gaie, qui prend de nombreuses formes, entendue surtout par les violons. Sa vraie nature est révélée au fur et à mesure de sa mutation, dans le groove d’un grincement de moteur : l’énergie en fond d’une machine orchestrale ondulante et croissante.
Le Pendu et l’Arcane sans nom : paragraphes suspendus, rêveurs, de sons pincés et semblables aux tintements de cloches, tournant en rond dans des cercles grandissants. L’Arcane sans nom est un instrument de transformation qui joue avec le temps, avec le tic-tac de sonorités semblables à l'os.
Tempérance et l'Étoile : un ralenti et une complainte sereine en deux parties, pour vibraphone, harpe et cordes.
Le Diable : une danse bestiale pour instruments à bois dans les graves, dont les grognements rythmiques, forment des motifs irréguliers qui s’enroulent les uns aux autres. Il fait quelques apparences.
La Maison de Dieu (une tour foudroyée par une boule de feu) : les soupirs et le languissement des cris d’une corne cèdent à des choses tombant à différentes vitesses, flottant, dégringolant, courant et glissant vers le bas.
La Lune et le Soleil : un flottement de sons opaques et métalliques à travers le paysage, comme la Lune illumine de nouveaux sentiers tout au long du morceau. Le Soleil aussi éclaire par sa lumière dans un bruit blanc et le son de vent ; respiration de vie dans de nombreuses scènes.
Le Jugement : un passage d'oscillations et des vibrations pour instruments à bois et à corne, qui grandit en un hymne lent, sérieux et autoritaire.
Le Monde : des interjections enthousiastes et virtuoses des cuivres, qui transforment l’humeur lourde du Jugement en danses étranges et explosions d’allégresse.
Tansy Davies