Biographie

Tan DUN

Oeuvre(s)

" Le premier empereur "

Opéra

Tan Dun est né en 1957 dans la province chinoise du Hou Nan. Après avoir travaillé comme arrangeur pour la troupe provinciale de l'Opéra de Pékin, il passe huit ans au Conservatoire Central de Pékin. En 1986, une bourse lui permet de s'installer à New York où il termine un doctorat de composition musicale. Il vit actuellement à New York.


La renommée des oeuvres de Tan Dun tient à leur «sens dramatique... harmonies merveilleusement expressives... couleurs pleines d'imagination» (London Times). Compositeur et chef d’orchestre aux multiples facettes, partisan d’un art conceptuel, Tan Dun a laissé son empreinte sur la scène musicale mondiale à travers un répertoire fait de créativité qui embrasse tout à la fois les frontières des traditions classiques et multi-médias de l’Occident et de l’Orient. Couvert de récompenses les plus prestigieuses – le Prix Grawemeyer pour une oeuvre classique, un Grammy, un Oscar et nommé « Musicien de l’année » par Musical America - Tan Dun voit sa musique si particulière jouée dans le monde entier en des lieux aussi prestigieux que le Concertgebouw d'Amsterdam, le Lincoln Center de New York, le Suntory Hall au Japon, le Royal Festival Hall de Londres et l'Opéra-Bastille.


Célèbre pour ses musiques de films, comme "Tigre et dragon" et "Hero" de Ang Lee, il est aussi l'auteur de créations contemporaines originales. Il s’intéresse particulièrement à la création de nouveaux programmes et d’oeuvres capables de toucher un public diversifié et qui viendraient briser les frontières entre classique et non-classique, Est et Ouest, avant-garde et formes artistiques indigènes.


Les oeuvres de Tan Dun des années 1980 s'intègrent à l'esprit d'une contre-culture similaire à celle d'un Toru Takemitsu ou d'un John Cage, qui remettaient en question la domination de la musique occidentale. L'écriture de Tan Dun se modifiera vers la fin des années 80. Il commencera à intégrer, dans une même oeuvre, des éléments stylistiques et culturels de sources très diverses. Son style simple et épuré influencera grandement les autres compositeurs chinois.


Son opéra Marco Polo, créé en 1996, est un très bon exemple de son style d'écriture musicale qui ressemble à une "mosaïque" sonore. Il y intègre des thèmes musicaux empruntés à diverses cultures ou provenant d'autres oeuvres, dont Le chant de la Terre de Mahler, des textes de Shakespeare (récité dans le style de l'Opéra de Pékin)...


Sa Symphonie 1997 est aussi remplie de citations musicales les plus diverses. On y entend, entre autres, les célèbres cloches chinoises, des citations de la Neuvième Symphonie de Beethoven, une mélodie d'un opéra de rue de Hong Kong et une citation de son Concerto pour violoncelle… Tan Dun cite, reproduit et imite d'autres musiques dans le but de "recontextualiser" ces mélodies.


Outre ses compositions classiques, Tan Dun est connu pour ses projets expérimentaux : musique pour céramiques, pour eau (Water Concerto for Water Percussion and Orchestra), pour papier (Paper Concerto for Paper Instruments and Orchestra), pour pierres. Il travaille aussi avec des artistes d'autres disciplines, chorégraphes, metteurs en scène.


L’opéra occupe une place significative dans l’oeuvre de Tan Dun depuis une bonne dizaine d’années : Marco Polo (1995-96) ; Peony Pavilion (1998) ; Tea (2002) sur un livret de Xu Ying et Tan Dun mis en musique à l’aide de céramique, pierre, instruments en papier et orchestre.

NOTICE

Le premier empereur, opéra en deux actes sur un livret de Ha Jin et Tan Dun, a été créé le 21 décembre 2006 au Metropolitan Opera de New York par l’Orchestre et les choeurs du Metropolitan placés sous la direction de James Levine. Placido Domingo assurait le rôle titre et la mise en scène était signée par Zhang Yimou.


L’ouvrage met en scène le premier empereur de Chine, Qin Shi Huang, bâtisseur de la Grande Muraille, despote impitoyable attaché à la construction du futur empire, imposant une langue officielle unique et faisant table rase du passé. Au premier acte, le maître du Yin-yang procède à des sacrifices accompagnés de chants rituels ; cette musique, celle du passé, déplaît à l’empereur Qin qui désire qu’un hymne nouveau vienne inaugurer son règne et qui sera le point de départ d’une « musique de l’avenir »….


L'oeuvre a nécessité dix ans de travail, entre Shanghai et New York. L’ouvrage respecte les formes classiques de l’opéra (choeur, ensembles, airs, duos et même un ballet) tout en les réinventant à travers une influence orientale : du narrateur grimé issu de l'opéra de Pékin aux baguettes de tambours remplacées par des pierres en passant par la cithare chinoise ou l’utilisation très inventive des percussions. On notera en particulier le recours à une gigantesque cloche de 5 mètres de haut qui rythme de manière lancinante toute la dernière scène.


"Je veux que cet opéra soit à la fois mélodique et dramatique, romantique et difficile, je  eux que le coeur du public tremble!", dit Tan Dun qui nous offre finalement une musique accessible, plutôt dans la lignée de la musique du film Tigres et Dragons que d’une oeuvre plus ardue comme la Water Passion After St Matthew .


Durée : environ 1h35