Biographie

Walter BOUDREAU

Oeuvre(s)

" Le grand méridien "

quatuor à cordes

Né à Montréal en 1947, Walter Boudreau étudie le piano et le saxophone. À l'âge de 18 ans, il dirige son propre quatuor de jazz, avec lequel il enregistre un premier disque. En 1968, avec le poète Raoul Duguay, il fonde l'Infonie, un ensemble bigarré d'environ 33 membres qui se situe entre le happening, le jazz, la musique contemporaine et le multimédia.


Attiré par l'écriture, Walter Boudreau étudie l'analyse avec Bruce Mather à l'université McGill, puis l'analyse et la composition avec Gilles Tremblay et Serge Garant au Conservatoire de musique de Montréal (1969 -73). Il est, à cette époque, particulièrement influencé par la musique d'Edgar Varèse et par la découverte du sérialisme d'Anton Webern. Récipiendaire de plusieurs bourses du Conseil des Arts du Canada, il étudie en Europe et aux États-Unis avec Mauricio Kagel, Karlheinz Stockhausen, György Ligeti, Olivier Messiaen, Iannis Xenakis et Pierre Boulez. À son retour suivent de nombreuses tournées de concert avec les Jeunesses Musicales du Canada et la Festival Concert Society de Vancouver et des stages privés en informatique-musique à la Simon Fraser University à Vancouver et au Center for Music Experiment de San Diego (Californie), ainsi qu'avec le groupe Informatique- Musique de l'Université de Montréal.


En 1990, il est choisi comme premier compositeur en résidence à l'Orchestre Symphonique de Toronto pour une période de trois ans. Au cours de ce mandat, quatre de ses oeuvres sont créées par l'orchestre.


Compositeur, Walter Boudreau a signé à ce jour une cinquantaine d'oeuvres pour orchestre, ensembles divers et solistes, ainsi qu'une quinzaine de partitions de films, de théâtre, et deux musiques de ballet.


Chef d’orchestre, il dirige essentiellement des oeuvres contemporaines. Par ailleurs, il est Directeur artistique et chef attitré de la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ) depuis avril 1988 et Codirecteur, avec Denys Bouliane, du festival de musique contemporaine de l'Orchestre symphonique de Québec « Musiques au présent ». Walter Boudreau a été couronné par de nombreux prix dont, en 2003, le Prix Molson décerné par le Conseil des Arts du Canada, une bourse prestigieuse couronnant l’ensemble de sa carrière et, en 2004, le Prix Denise-Pelletier pour les arts de la scène, (Prix du Québec), la plus haute distinction offerte par le gouvernement du Québec dans les domaines de la culture et des sciences.


Imaginez un croisement entre Xenakis, Frank Zappa et Pierre Boulez... L'énergie brute du premier, l’étrangeté iconoclaste du second et la construction serrée du troisième... Nervosité, électricité, puissance, souffle, complexité jusque dans le microcosme : voilà le Walter Boudreau de L'odyssée du soleil et de Demain les étoiles. Ajoutez-y l'irrévérence complice du poète Raoul Duguay pour obtenir Golgot(h)a.

NOTICE

Le Grand Méridien a été créé le 14 janvier 2006 à Montréal par le quatuor Bozzini.
« En 1988, j’ai composé la musique d’un documentaire de Marie Décary dont le propos était la présence de deux artistes (sculpteurs) canadiens à la Biennale de Venise.


Fasciné par les images de la cinéaste, dépeignant des oeuvres contemporaines parachutées dans un décor de la Renaissance, chargé d’histoire à souhait, j’avais choisi d’utiliser un matériau de base qui s’inspirerait de la musique de cette époque tout en l’actualisant grâce à des techniques de transformation élaborées patiemment au fil des ans. Mon choix s’est arrêté sur un des 46 motets du compositeur espagnol Tomas Luis de Victoria (1548-1611) qui a vécu à Venise et dont le répons à quatre voix « Tradiderunt Me In Manus Impiorum » (« Ils m’ont livré aux mains des impies ») m’a immédiatement séduit. Par la suite, j’ai décidé d’orchestrer certains éléments de cette musique de film et de la développer de façon autonome.


S’ensuivront six oeuvres, toutes basées sur le motet de Tomas Luis de Victoria, pour différents ensembles instrumentaux, allant du grand orchestre avec soliste et choeur (Le Voyage) au quatuor à cordes (Le Grand Méridien) en passant par les cuivres, orgue, narrateur et percussions (Golgot(h)a).


Nous trouvons donc dans l’ordre chronologique :
1-Tradiderunt Me In Manus Impiorum 1 (1990)
2-Golgot(h)a (1991) (Prix Paul Gilson, Paris 1991)
3-Encore ces questions sans réponse… (1991)
4-Tradiderunt Me In Manus Impiorum II (1992)
5-Le Voyage (1999-2002)
6-Le Grand Méridien (2002)
Le Grand Méridien (Le Grand « Nerf » Central…) clôture en quelque sorte ce cycle d’oeuvres au
caractère « baroque », à travers un processus de décantation extrême où la forme et le contenu non
seulement se rejoignent, mais fusionnent par-delà le prisme kaléidoscopique des références (icônes)
historiques et de l’ivresse psychédélique de l’invention pure, pour créer un objet « transmué », porteur
de nouvelles significations toutes aussi surprenantes qu’inquiétantes… »


Durée : 28 minutes