Biographie

Enno POPPE

© Harald Hoffmann

Poppe a étudié la direction et la composition à la Hochschule der Künste de Berlin aux côtés, notamment, de Friedrich Goldmann et Gösta Neuwirth. Il a par ailleurs étudié la synthèse sonore et la composition algorithmique à la Technische Universität de Berlin et au ZKM Karlsruhe. Enno Poppe dirige régulièrement le Klangforum Wien, l’Ensemble Musikfabrik et l’Ensemble Resonanz ainsi que des orchestres internationaux. Il est également membre et chef d’orchestre de l’ensemble mosaik depuis 1998. Enno Poppe a enseigné la composition à la Hochschule für Musik Hanns Eisler Berlin, aux Darmstädter Ferienkursen für Neue Musik et à la Impuls Akademie (de Graz).

Enno Poppe a reçu des commandes d’ensembles de toute l’Europe et d’ailleurs, dont l’Orchestre philharmonique d’Helsinki, l’Orchestre philharmonique de Los Angeles, le WDR Sinfonieorchester, ainsi que de festivals, parmi lesquels Donaueschinger Musiktage, Salzburger Festspiele, musica viva (de Munich), Ultraschall Berlin, MaerzMusik (de Berlin), Eclat (de Stuttgart) et Wittener Tage für Neue Kammermusik.

Les œuvres d’Enno Poppe ont notamment été jouées par des quatuors tels que l’Arditti Quartet et le Kairos Quartet, des chefs d’orchestre dont Pierre Boulez, Susanna Mälkki, Emilio Pomárico et Peter Rundel, ainsi que des orchestres comme le SWR Sinfonieorchester, l’Orchestre symphonique écossais de la BBC, le Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, le Deutsches Symphonie-Orchester Berlin, le hr-Sinfonieorchester Frankfurt et la Junge Deutsche Philharmonie. L’Ensemble intercontemporain, l’Ensemble Modern, le London Sinfonietta, l’Ensemble Resonanz, le Klangforum Wien, l’ensemble mosaik, l’Ensemble Contrechamps, le Musikfabrik, l’Ensemble 2e2m, le SWR Vokalensemble et le Neue Vocalsolisten Stuttgart comptent parmi les ensembles qui jouent régulièrement ses œuvres.

Avec Interzone (2003-2004), Enno Poppe a créé une composition pour voix, vidéo et ensemble, dans lequel l’écrivain Marcel Beyer (également auteur de livrets pour d’autres pièces de musique pour le théâtre) paraphrase un texte de William S. Burroughs sur Tanger et le Maroc, un melting pot de cultures. La musique pour le théâtre Arbeit Nahrung Wohnung (2006-2007) est une histoire à la Robinson Crusoé, fragmentée, sur la solitude, et un protagoniste qui n’accorde pas beaucoup d’importance à son sauvetage. Dans IQ (2011-2012), Poppe met en scène un test d’intelligence mené sur plusieurs sujets, tout au long de huit actes, "qui reviennent constamment au début, pour tout recommencer".

Enno Poppe a reçu des bourses notamment de l’Akademie Schloss Solitude et de la Villa Serpentara d’Olevano Romano. Il a - entre autres - été récompensé du Busoni-Kompositionspreis de l’Akademie der Künste de Berlin (2002), du Förderpreis de l’Ernst von Siemens Musikstiftung, du Schneider-Schott-Musikpreis (2005), du prix secondaire de l’Akademie der Künste de Berlin (2006) et du Christoph – und Stephan-Kaske-Preis (2009). Enno Poppe a également reçu le prix "Happy New Ears" du Hans und Gertrud Zender-Stiftung (2011), le Hans-Werner-Henze prize (2013) et le Deutscher Musikautorenpreis en 2016.

Enno Poppe est membre de l’Akademie der Künste Berlin (depuis 2008), de la Nordrhein-Westfälische Akademie der Wissenschaften und der Künste (depuis 2009) et de la Bayerische Akademie der Schönen Künste (depuis 2010).

Oeuvre(s)

" Prozession "

Pour orchestre symphonique

Ed. Ricordi

SÉLECTION 2022

1.1.2(2=sax).0. 1.2.1.0. 4perc. 2synth.egit. 1.1.1.1.1. dir

49’

> Commande : Auftragswerk von Kunststiftung NRW, Ensemble Musikfabrik

und von Bernd und Ute Bohmeier.

> Création : 22/11/2020 Ensemblefestival Leipzig, Ensemble Musikfabrik dir. Enno Poppe (WP)

– 05/09/2021 Musikfest Berlin, Ensemble Musikfabrik dir. Enno Poppe (Live premiere).

Musique du confinement. Il y a cinq ans, Enno Poppe a commencé à travailler sur Prozession, mais il s’est arrêté à la huitième minute. Il finirait par reprendre sa tâche. Poppe pensait que cette pièce durerait probablement 15 minutes, mais elle est devenue trois fois plus longue. Lorsqu’à la mi-mars, alors que rien ne se passait au-dehors, il a décidé de ressortir la partition, celle-ci a soudain commencé à prendre forme toute seule, à s’étendre et se déployer. Dès 2015, il avait lui-même semé les graines du développement et avait dessiné un motif croissant et une logique concrète de proportions, mais même lui fut surpris de constater dans quelle mesure elle l’avait transporté.

[...] Le silence de Poppe à l’égard du sens à donner à ses titres est légendaire. Cependant, par comparaison, Prozession laisse des indices plutôt concrets. Une procédure suit un certain plan sans interruption. Une procession, pour sa part, suit une direction précise à la recherche d’un but donné, dont la position géographique est précise, mais qui reste intellectuellement ouvert. Sur le plan physique, une procession est une marche menant à une destination, mais en tant que mouvement intérieur, elle se poursuit pour l’éternité. Dans une certaine mesure, elle a conduit Poppe vers l’infini, jusqu’ici un point inconnu dans ses compositions : "Quelque chose s’est passé ici, d’une manière que je n’ai jamais écrite auparavant."

On pourrait spéculer sur ce que cela signifie et ce que désigne ce grand mouvement de Prozession. En tant qu’auditeurs, nous le vivons comme un mouvement dont les vagues sont de plus en plus hautes et puissantes. De l’extérieur, un apogée rempli d’énergie, d’accélération et de dynamiques est atteint dès le sixième acte, mais au lieu de s’amoindrir ensuite petit à petit, le processus d’intensification se réoriente vers l’intérieur. Les contours disparaissent en même temps que notre sens des grandeurs. Du point de vue du rythme, même les dernières traces d’un battement se perdent et il est difficile de se retenir à quoi que ce soit pour ce qui est de l’harmonie des cordes, dont la microtonalité est comprimée : nous ne pouvons plus rien comprendre.

Cette désorientation totale est loin d’être catastrophique, mais elle apparaît plutôt comme la promesse d’une liberté et d’un bonheur sans bornes. "À un certain moment, tout va bien. Plus rien ne va mal."

Extrait des notes de programme de Raoul Mörchen.

Publié avec l’aimable autorisation de l’auteur et de l’Ensemble Musikfabrik.

 

" Altbau "

pour orchestre

Editions Ricordi München

Enno Poppe étudie la direction d'orchestre et la composition à l’École Supérieure des Arts de Berlin, auprès de Friedrich Goldmann et Gösta Neuwirth. Il poursuit ses études dans les domaines de la synthèse sonore et de la composition algorithmique à l’Université technique de Berlin et au Centre des Arts et des Médias ZKM de Karlsruhe, auprès d’Heinrich Taube.

Il obtient de nombreuses bourses (du Sénat de Berlin pour la composition en 1992, 1995, et 1998, et de la Märkische Kulturkonferenz en 1994 notamment) et divers prix (prix Boris-Blacher pour ses Gelöschte Lieder en 1998, prix de la Ville de Stuttgart pour Knochen en 2001, de la Fondation musicale Ernst-von-Siemens en 2001 (conjointement avec l’ensemble Mosaik) et 2004, de l’Académie des Arts de Berlin en 2002 et 2006…). En 1996, il participe au forum jeunesse de la GNM et étudie à la Cité internationale des Arts à Paris. En 1999, il est invité au séminaire international des compositeurs à Boswil (Suisse). De 2002 à 2004, il enseigne la composition à l’École supérieure de Musique Hanns Eisler de Berlin et en 2004, aux cours d’été de Darmstadt.

Ses oeuvres sont commandées par des festivals renommés comme ceux de Witten, de Berlin, de Donaueschingen, de Salzbourg, le festival Éclat à Stuttgart, Musica Viva à Munich et la Biennale de Munich. Elles sont interprétées par des l’Ensemble Modern, le Klangforum Wien, l’Ensemble Mosaïk, Contrechamps, musikFabrik et sous la direction de chefs tels que Stefan Asbury, Pierre Boulez, Martyn Brabbins, Emilio Pomárico, Kasper de Roo, Peter Rundel et Ed Spanjaard.

Depuis 1998, Enno Poppe est le directeur musical de l’Ensemble Mosaïk.

Il reçoit en 2001 une bourse de la Fondation Wilfried-Steinbrenner (Berlin), et l’année d’après une bourse de l’Académie Schloss Solitude (Stuttgart). En 2005, il reçoit le prix Schneider Schott.

Sources : Éditions Ricordi, Munich et l’Ircam

NOTICE

Pour composer, je n’ai pas besoin d’inspiration autre que celle inhérente à la musique. Je peux regarder à la loupe le coin le plus poussiéreux qui soit et j’y trouverai toujours des choses qui ne sont qu’à moi. Ce n’est pas un style, mais une technique d’observation.

L’orchestre, lui, est un édifice ancien, avec parquet et moulures ; les façades non rénovées sont autrement plus belles que lorsqu’elles ont été repeintes couleur abricot.

 

Enno Poppe

(Programme Donaueschingen 2008)