« Né en 1960 dans un village Bambara du Mali et orphelin à l'âge de deux ans, j'ai passé ma première enfance à la campagne avant de venir à Bamako à l'âge de 13 ans où j'ai continué mes études. Je suis Professeur de Lettres diplômé de l'Ecole Normale Supérieure de Bamako. J'ai enseigné pendant un an au lycée avant de venir au Centre culturel français de Bamako comme documentaliste. J'écris depuis le lycée mais c'est en 1992 que j'ai envoyé pour la première fois une nouvelle à RFI qui m'a valu une bourse de résidence d'écrivain en 1997 en France. Je suis conteur et à ce titre, je voyage souvent en France. Je collabore à l'hebdomadaire indépendant "le Soudanais" depuis 1997. »
Ousmane Diarra a publié trois recueils de nouvelles - Tous les moutons du monde (1992), Les ombres de la nuit (2001), dans lequel il met en scène un homme confronté à la tyrannie incompréhensible de la guerre, de la politique et de la religion dans le Mali moderne, et La côte d’Adam en 2002 -, un recueil de poésie - Balbutiements et chants aux vents (2001) – et des contes pour enfants - La longue marche des animaux assoiffés (1996) et Néné et la chenille (1999). En 2003, Ousmane Diarra est invité à Quétigny (France) dans le cadre d’une résidence croisé avec Eric Chevillard. C’est à cette occasion qu’il écrira son premier roman, Vieux lézard.
"Elle sourit de nouveau. Puis elle s'assit. Il la regarda et fut aussitôt saisi d'un sentiment bizarre, de bonheur et d'inquiétude. Il ne savait pourquoi. Puisqu'elle ne l'intéressait pas spécialement. Elle n'était qu'une petite gamine, et lui, un homme entre deux âges, avec une femme et des enfants et des principes et des soucis.
C'est lui qui commença à parler le premier, sans vraiment savoir ce qu'il disait. Cela arrive souvent quand la tête est vide alors que les yeux sont bien pleins. Il disait n'importe quoi. ll le sentait à son sourire narquois qu'il racontait des sottises. Pourtant la vraie question trottinait dans sa tête : Pourquoi ?... Pourquoi ?"
Un bibliothécaire, la quarantaine ; une étudiante qui apparaît et disparaît comme un mirage de beauté. Un pays, le Mali ; une capitale africaine, Bamako. Au-delà des apparences, l'amour libre avec la jeune Sakira et l'amour des livres sont-ils possibles à l'ombre des imams qui condamnent et des enfants qui lapident ? Faut-il rêver pour vivre des désirs non excisés ? Dans Vieux Lézard, c'est l'humour léger qui fait s'envoler, telle une tourterelle roucoulante, les carcans sociaux et religieux.
Source : Gallimard