© Felix Dol Maillot - 2022

Biography

Entre 1963 et 1970, York Höller étudie la composition auprès de Bernd Alois Zimmermann, la musique électronique auprès de Herbert Eimert, le piano et la direction d’orchestre à la Musikhochschule de Cologne ainsi que la philosophie et la musicologie à l’Université de Cologne. Il prend part à la Ferienkurse de Darmstadt en 1965 et devient rapidement un des compositeurs allemands les plus prometteurs de sa génération. Karlheinz Stockhausen l’invite à travailler au sein du studio électronique de la WRD (radio de l’Allemagne de l’Ouest) à Cologne à partir de 1971-1972. Il est ensuite nommé directeur du studio à la suite de Stockhausen.

Ses liens particuliers avec le monde musical français remontent à 1978, lors de la commande d’Arcus pour l’Ensemble intercontemporain. La technologie dont dispose l’IRCAM offre à York Höller la possibilité d’écrire une partition qui explore l’intégration des sons instrumentaux et des sons électroniques. Le succès d’Arcus, œuvre jouée à travers l’Europe et les États-Unis, conduit à une deuxième commande de l’EIC, Resonance, et à une série de compositions qui réalisent une impressionnante synthèse des instruments acoustiques et électroniques.

Les années 1980 marquent également la composition de plusieurs œuvres uniquement acoustiques, dont Concerto pour piano no 1, écrit pour Peter Donohoe et l’Orchestre symphonique de la BBC et joué à Paris en compagnie du soliste Daniel Barenboim. Magische Klanggestalt, son œuvre pour orchestre, a été jouée à maintes reprises à travers l’Europe, notamment dans les pays scandinaves, en Russie et en Pologne par l’Orchestre philharmonique d’Hambourg dirigé par Hans Zender, ainsi que par l’Orchestre philharmonique de Berlin dirigé par Barenboim.

L’opéra de York Höller, Der Meister und Margarita (1984-1989), sur le thème du roman de Bulgakov est présenté à l’Opéra de Paris, mis en scène par Hans Neuenfels et dirigé par Lothar Zagrosek. Il est ensuite joué à l’Opéra de Cologne et le compositeur en a tiré une suite pour soprano, orchestre et bande intitulée Margaritas Traum. Un enregistrement de la représentation de Cologne sort chez Col Legno en 2000.

Parmi ses œuvres de musique concertante, on compte Fanal pour trompette et orchestre, jouée pour la première fois par l’Ensemble intercontemporain en 1991, puis produite et enregistrée pour Largo par le London Sinfonietta, ainsi qu’un deuxième concerto pour piano, Pensées pour piano MIDI, orchestre et électronique. Son œuvre pour orchestre Aura est commandée par l’Orchestre symphonique de Chicago et est donnée pour la première fois en 1995, sous la direction de Daniel Barenboim. Elle est ensuite jouée en tournée au Musik Triennale de Cologne en 1997. En 1999, pour fêter le départ du parlement allemand de Bonn vers Berlin, on lui commande son œuvre pour orchestre Aufbruch.

Parmi les partitions pour orchestre écrites ces dix dernières années par York Höller,Sphären, commandée par la WDR et jouée pour la première fois à Cologne sous la direction de Semyon Bychkov en 2008, remporte le Grawemeyer Award de 2010. 

Ses dernières œuvres comprennent notamment un Concerto pour violoncelle pour Adrian Brendel (2013), un Concerto pour alto (2017) et Beethoven-Paraphrase pour orchestre de chambre (2019).

La musique de York Höller est éditée chez Boosey & Hawkes. (Trad.)

 

Work

Viola Concerto (2016-2017)

For orchestra
Publication : Boosey & Hawkes
2020 SELECTION

The work consists of three movements. All three movements are based on a single "sound shape" (Klanggestalt) that emerges from a "primordial cell" of minor and major seconds and unfolds into a 30-tone melodic-harmonic figure that was not developed according to criteria of traditional tonality, but certainly according to aspects of musical logic.

This sound form is usually not resounding completely, instead parts of it are often split off, sequenced, varied etc. This design principle can be described as the "permanent development" of a structure that is theme-like in the broadest sense. In other words: this sound form and its equivalents in other works of mine are not rigid but flexible entities, in which the compositional approach to them is to avoid rigid mechanisms, but instead to repeatedly illuminate and reconfigure them structurally and expressively.

In order to express this moment of a contrasting change of perspective in a purely external way, I have chosen the classical three-movement concert form with its inherent diversity of movement characters.

The first movement may in some respects be reminiscent of a sonata form in that it is sometimes characterized by strong contrasts and exaggerations. In addition, the second half of the movement shows quite reprise-like features. A small cadenza, where the solo viola enters into a dialogue with a solo clarinet, is not missing.

The viola alone opens the second movement with a melancholy melody, inspired by the famous poem "Chanson d'automne" (Les sanglots longs des violons de l'automne...) by Paul Verlaine. This movement is dedicated to the memory of Pierre Boulez. The 9-bar melody, which grows out of the first segment of the sound shape, forms the foundation for a chaconne, i.e. a formally clearly structured chain of variations, towards the end of which the solo viola is required to display a maximum of virtuosity.

The third movement provides for an extremely lively tempo throughout and unfolds in the style of a rondo. However, there are never simple repetitions, but the main motive, derived from the sound shape, is continued differently with each recurrence, is, so to speak, set on a new path. In this polarity of identity and non-identity lies a moment of tension that has always been important to me.

York Höller - Cologne, February 2017