© Droits Réservés

Biography

Né en 1957, Emmanuel Carrère s’attache à explorer de nouveaux territoires littéraires, à la lisière des genres entre le fantastique et le fait divers. Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, il est aussi scénariste et réalisateur.
 
Avec Bravoure (1984 - Prix Passion 1984 et Prix de la Vocation 1985), il met en scène Frankenstein et instaure les règles d’un étrange jeu littéraire.
 
Il poursuit dans la même veine, entre réalité et cauchemar, avec La Moustache (1986-Grand Prix 1987 de la science-fiction) où un anodin coup de rasoir entraîne le héros dans la reconquête tragique de son identité et avec Le Détroit de Behring (1987), essai sur « l’uchronie » qui réécrit l’Histoire au conditionnel, tandis que la « flambeuse » de Hors d’atteinte ? (1988), bascule dans l’irrévocable.
 
En 1993, il choisit de consacrer une biographie au maître de la science-fiction, Philip K. Dick, Je suis vivant et vous êtes morts (1993). Les deux écrivains ont en commun une œuvre imaginative qui exprime un doute permanent sur la réalité.
 
En 1995, Emmanuel Carrère publie La classe de neige (Prix Femina), un petit roman au suspense effrayant et dont le protagoniste, qui vit en imagination, annonce celui de L’Adversaire (2000).
 
Ce roman met en effet en scène Jean-Claude Romand qui a assassiné toute sa famille en 1993 après avoir vécu dans le mensonge pendant dix-huit ans.
 
La classe de neige et L’Adversaire reprennent les thèmes chers à l’œuvre d’Emmanuel Carrère : le silence, le mensonge, le déséquilibre psychique.
 
Après sept ans de silence, le romancier choisit de remonter aux sources de son histoire familiale afin d’exorciser ses vieux fantômes. Dans Un roman russe (2007), il « transgresse délibérément les ordres de sa mère, puisqu’il y révèle tout ce qu’elle veut cacher. Tout se joue dans cette tension-là. C’est l’une des prouesses du roman : la mère n’est jamais présente mais l’on sent son regard par-dessus l’épaule de l’écrivain. » (Florence Noiville, Le Monde des livres, 2 mars 2007)
 
Avec D’autres vies que la mienne (mars 2009), Carrère s’est attaché à ne raconter que des faits avérés et pose la question de la vérité en littérature.
 
  « Il faut reconnaître que l'empathie, la curiosité de Carrère, sa concision brutale, sa discipline de récit, sa volonté d'entrer dans les vies des autres, son goût pour la pénombre des confessions individuelles aboutissent à un livre remarquable. Dur et noir comme une épure. » (Jacques-Pierre Amette, Le Point, 12 mars 2009)
 
« Romancier de la folie, autobiographe de la névrose, peintre de la noirceur, l'auteur de La Moustache et de La Classe de neige abdique ici, pour la première fois, ses défenses naturelles, ses mauvais sentiments, son égotisme, sa détestation de soi, son attirance pour les psychopathes et les jeux de massacre. Et il célèbre, avec quelques vies exemplaires, des vertus qui n'étaient pas dans son vocabulaire : le courage devant l'adversité, la dignité dans la maladie, la fidélité aux idéaux de gauche, la justice au service des plus pauvres, et l'amour fou. » (Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur, 5 mars 2009)

Work

D’autres vies que la mienne

Novel
Éditions P.O.L. - mars 2009

Born in 1957, Emmanuel Carrère is committed to exploring new literary territories, on the border between types of fantasy and the news . A graduate of the Institut d'Etudes Politiques de Paris, he is also a writer and director.

Bravoure (1984 - 1984 Prix Passion and Prix de la Vocation 1985), he directed Frankenstein and establishes the rules of a strange literary game.

He continues like this, between reality and nightmare, with La Moustache (1986-Grand Prix 1987 in science fiction) where a harmless razor cut leads the hero to the tragic recovery of his identity and with the Le Détroit de Behring (1987), essay on "alternate history" that rewrites history in the conditional, while the "singeing of" Hors d’atteinte? (1988), tumbles into the irreplaceable.

In 1993, he choses to devote a biography to the master of science fiction, Philip K. Dick, I am alive and you're dead (1993). The two writers have in common an imaginative work that expresses a permanent shadow over reality.

In 1995, Emmanuel Carrère publishes La classe de neige (Prix Femina), a scary little suspence novel, in which the protagonist, who lives in his imagination, announces that of L'Aderversaire (2000).

This novel portrays Jean-Claude Romand who murdered his family in 1993 after living a lie for eighteen years.

La classe de neige and L'Adversaire cover the themes dear to the work of Emmanuel Carrère: silence, lying, mental imbalance.

After seven years of silence, the novelist chooses to trace the sources of family history to exorcise old ghosts. In un roman Russe (2007), he "deliberately violates the orders of his mother, as he reveals all what she wants to hide. Everything is played in this tension . This is one of the highlights of the novel: the mother is never there but we feel her presence over the shoulder of the writer.» (Florence Noiville, Le Monde des livres, March 2nd, 2007)

D'autres vies que la mienne (March 2009), Carrère has sought to tell historical facts and raises the question of truth in literature.

"Admittedly, empathy, Carrere's curiosity, concise and brutal, his discipline of narrative, his willingness to enter into the lives of others, his taste for the dark individual confessions result in a remarkable book. Hard and black as a blueprint." (Jacques-Pierre Amette, Le Point, March 12th, 2009)

"Novelist of madness, autobiographer of neurosis, painter of the darkness, the author of La Moustache and La classe de neige abdicates here for the first time, his natural defenses, his bad feelings, his egotism, his self-loathing, his attraction to psychopaths and games of massacre. And he praises,with a few exemplary lives, virtues that were not in his vocabulary: courage in the face of adversity, dignity in illness, fidelity to the ideals of the left, the justice serving the poorest and "passionate love" (Jerome Garcin, Le Nouvel Observateur, March 5th, 2009)