© Jungeun Lee

Biographie

Originaire de Séoul, Whan Ri-Ahn s'est installé aux États-Unis et est entré, dès l'âge de 14 ans, à l'Interlochen Arts Academy pour poursuivre ses études de composition.

Il a, par la suite, travaillé avec Kenneth Hesketh au Royal College of Music de Londres, puis avec Michael Jarrell, Luis Naón et Gilbert Nouno à la Haute école de musique de Genève. Parmi ses mentors, il a eu le privilège de bénéficier des précieux conseils d'Unsuk Chin.

Il s'impose rapidement comme l'un des compositeurs les plus prometteurs de sa génération. En 2023, sa composition L'Oiseau dans le Temps II est créée au Festival « Présences 2023 » de Radio France, où il se distingue comme le plus jeune compositeur du festival. Ses œuvres ont été interprétées, notamment, par l'Ensemble Contrechamps, l'Ensemble Modern, l'Ensemble TIMF, l'Ensemble Proton Bern, Johannes Kalitzke et Pierre Bleuse.

Basé à Paris, Whan Ri-Ahn termine actuellement son master au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMDP) dans la classe de composition de Frédéric Durieux et dans la classe de musique électronique de Yan Maresz, Luis Naón, et Grégoire Lorieux.

À l'automne 2023, Whan Ri-Ahn est entré au King's College de Londres pour commencer ses études de doctorat auprès de Sir George Benjamin.

Œuvre

Parole sparse pour huit instrumentalistes

Pour ensemble
Publication : auto-édition
SÉLECTION 2023

Œuvre nominée 
pour le Tremplin Musical 2023

Parole sparse (le titre est en italien et signifie Mots épars) est une composition musicale qui plonge dans l'exploration du langage et du non-langage, entrelaçant les dimensions verbales et non verbales de l'expression humaine. S'inspirant de mes expériences cinématographiques et s'appuyant sur les concepts artistiques de mes œuvres précédentes, Rituel au tombeau d'Isang Yun et Suicidal Impulse, cette pièce s'inspire en outre des mots d'Alda Merini « Spazio, io voglio tanto spazio ».

Dans Rituel au tombeau d'Isang Yun, je me suis lancé dans un voyage transformateur, traduisant des chants, des textes et des scènes rituelles funéraires coréens en un récit musical. Cet effort m'a permis de transmettre des émotions et des histoires profondes uniquement à travers le langage sonore. De même, dans la composition électroacoustique Suicidal Impulse, j'ai transformé les voix et les textes enregistrés pour brouiller les frontières de l'identité, créant ainsi une figure narrative en perpétuel état de métamorphose.

Issu de la même racine que Rituel au tombeau d'Isang Yun et Suicidal Impulse, Parole sparse aborde différemment son exploration du langage et du non-langage, traçant un chemin unique tout en conservant un lien avec ses origines artistiques.

Avec Parole Sparse, l’ensemble instrumental lui-même assume un rôle central en tant qu’entité unifiée mais énigmatique, cherchant à incarner le langage de manière verbale. Chaque instrument devient un véhicule d'expression linguistique, avec des phrases et des motifs conversant de manière transparente dans leur dialogue musical.

De plus, la composition disperse et rappelle les consonnes et les voyelles à travers le tissu musical, s'inspirant du « Io voglio tanto spazio » d'Alda Merini. Cette fragmentation et cette dispersion intentionnelles des éléments linguistiques font écho aux complexités des aspects parlés et tacites de l’expérience humaine. La tapisserie sonore qui en résulte devient une toile où le sens, l’émotion et le son sont tissés ensemble, remettant en question la communication conventionnelle et invitant les auditeurs à adopter un niveau de compréhension plus profond.

Traduit d’un texte en anglais de Seong-Hwan Lee/Whan Ri-Ahn