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Biographie

Née en 1953, Nancy Huston est un auteur franco-canadien, d’expression anglaise et française. Après des études universitaires aux Etats-Unis, elle s’installe à Paris dans les années 1970 pour travailler à un mémoire sur les jurons à l'École des Hautes Études en Sciences sociales sous la direction de Roland Barthes, participant dans le même temps au mouvement d’émancipation des femmes.
Nancy Huston est également musicienne et a signé les scénarios de deux films, Voleur de vie (1998) et Emporte-moi (1999), ainsi que les pièces de théâtre Angela et Marina (2002) et Jocaste reine (2009).

La carrière de romancière de Nancy Huston débute en 1981 avec Les variations Goldberg écrit directement en français et se poursuit en 1985 avec Histoire d'Omaya : « agmentaire, kaléidoscopique et brûlant, ce texte tente de dire l'indicible : l'humiliation, la douleur d'une femme bafouée. » (Présentation de l’éditeur)

En 1989, avec Trois fois septembre, elle revient sur un épisode majeur de l’histoire américaine, la guerre du Vietnam, qui sert de toile de fond à une analyse des bouleversements de la société et de la jeunesse de l’époque.

Depuis Cantique des plaines (1993 – Prix du Gouverneur général et Prix Canada-Suisse), Nancy Huston emploie une technique de double écriture en français et anglais pour tous ses romans, se servant exclusivement du français pour ses essais, parmi lesquels on peut notamment citer Journal de la création (1990), Tombeau de Romain Gary (1995), Limbes/Limbo (2000), L’espèce fabulatrice (2008) et  Nord Perdu (1999), récit autobiographique dans lequel elle raconte comment son père a obtenu la garde des enfants et sa future belle-mère l’a amené pendant quelques mois en Allemagne.

La Virevolte (1994 – Prix Louis Hémon) c’est comme « Un, deux, trois petits tours et puis s'en va : Lin a un mari, deux filles, des amitiés, des moments de rare bonheur. Inexorablement pourtant, une passion qui est aussi son métier - la danse - s'impose à elle. Jusqu'au jour où elle choisit... La virevolte, c'est cela : une impulsion irrésistible, un élan, un jaillissement qui, de l'accouchement à l'abandon et à l'envoi, restent à jamais un sursaut vers la vie. La danse, le mystérieux travail du temps, le vertige et le désarroi d'être mère, l'indicible solitude, la beauté et la vulnérabilité des corps, la puissance des cycles, l'énigmatique empreinte du destin familial : dans ce livre qui jamais ne juge, il y a une force de compréhension bouleversante. » (Présentation de l’éditeur)

 

Instruments des ténèbres (1996 - Prix Goncourt des lycéens et Prix du Livre Inter) raconte « les destins croisés (à trois siècles de distance) de deux héroïnes. L'une d'elle est une servante de ferme violée par son maître et accusée de sorcellerie, à l'époque de Louis XIV. L'autre est une romancière, jeune femme affranchie, qui vit en 1996. Les deux jeunes femmes trouvent l'une dans l'autre le miroir de leurs souffrances et de leurs errances. » (Présentation de l’éditeur)

 

Publié en 1998, L'Empreinte de l'ange (Grand Prix des lectrices de Elle) « est un roman sombre, un roman bouleversant, qui nous happe et nous poursuit. C'est une histoire d'amour et de guerre, d'adultère et d'infanticide. » (Pascale Frey, Lire, 1er juin 1998)

Paru en 1999, «Prodige est l'histoire de cette petite fille, Maya, pianiste prodige. Mais c'est aussi celle de ses parents, qui se cherchent, s'aiment, se séparent ; celle d'une grand-mère russe et d'un voisin attentif ; celle de la musique de Bach, exigeante et joyeuse. Un conte polyphonique poignant qui explore les frontières entre rêve et folie, amour et douleur, art et réalité. » (Présentation de l’éditeur)

Dans Dolce agonia (2001 – Prix Odyssée), « réunis autour d'un repas de Thanksgiving, douze convives parlent de la naissance, de la mort, du vertige des pensées et de la valse des sentiments... tandis que le lecteur est instruit par Dieu lui-même du destin vers lequel s'acheminent à leur insu ces personnages. » (Présentation de l’éditeur)

En 2003, dans Une adoration « Devant le tribunal des lecteurs comparaissent, pour élucider la mort du célèbre comédien Cosmo, les personnages qui l'ont côtoyé. Une histoire d'amour dont l'insensé révèle les violences de l'ordinaire. » (Présentation de l’éditeur)

Lignes de faille (2006 - Prix Femina et Prix France Télévisions) associe « mise en abîme et multiplicité des points de vue : de l'inventivité de la narration Nancy Huston s'est fait une spécialité, renouvelant à chaque livre son propre genre. » (Sabine Audrerie, Le Figaro, 26 août 2006)

Avec Infrarouge (Actes Sud, mai 2010), « Nancy Huston est au mieux de son talent dans la réminiscence individuelle et collective. Elle sait parfaitement faire vivre des destins familiaux. Elle se montre combative dans la dénonciation des rapports de forces entre individus et classes dominantes, dans la traque des comportements hypocrites. » (René de Ceccatty, Le Monde, 14 mai 2010)

Œuvre

Infrarouge

Roman
Éditions Actes Sud

Artiste et reporter-photographe, Rena Greenblatt rejoint à Florence son père Simon et sa belle-mère Ingrid pour une semaine de promenades parmi les splendeurs de la Renaissance. Mais l’idylle n’est pas au rendez-vous. Naguère scientifique brillant, Simon est désormais un homme fatigué à l’élocution hésitante, et sa femme – solide nature batave – semble peu réceptive aux chefs-d’oeuvre toscans. Le couple parental traîne la patte. Et Rena, toute au regret de Paris et de son jeune amant Aziz, s’impatiente. Alors lui viennent quantité de souvenirs, fantasmes et pensées secrètes qu’elle ne peut partager qu’avec Subra, son “amie spéciale”, son double, son invisible confidente. Seule Subra sait à quels infrarouges réagit Rena : désir et déchirements de la maternité, beauté et liberté du sexe, émotion devant les corps masculins débarrassés de leurs oripeaux machistes, et que Rena adore photographier dans l’abandon de la jouissance…

Des chapitres vifs et brefs mêlent présent et passé, révoltes en banlieue parisienne (on est en octobre 2005) et insurrection intime, retours du refoulé – l’enfance émerveillée et endolorie, l’adolescence saccagée – et mirages de la clairvoyance. Ainsi,« Infrarouge »raconte deux voyages : celui, désopilant, de vacances ratées, et celui, plus sombre et passionné, qui explore les liens et les conflits familiaux, les codes féminin et masculin, les archétypes trompeurs et les vérités inavouées.

Source : Éditions Actes Sud