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Biographie

Née en 1953, à Perpignan, d’une famille catalane, Dominique Bona est la fille d’Arthur Conte, écrivain et homme politique. Agrégée de Lettres modernes, elle a travaillé comme assistante à France Culture et France Inter de 1976 à 1980 avant de devenir journaliste et critique littéraire au Quotidien de Paris (1980-1985) puis au Figaro littéraire depuis 1985.

Dominique Bona entre en littérature avec les romans Les heures volées (1981) et Argentina (1984) avant de se tourner vers la biographie qui constituera la plus grande partie de son œuvre : Romain Gary (1987), Les Yeux noirs ou "les vies extraordinaires des sœurs Hérédia" (1989).

En 1992, elle publie Malika (Prix Interallié), l’histoire d’une jeune et attirante Marocaine, d'origine berbère, qui pénètre dans le petit univers futile et snob d'une famille en vacances à Saint-Tropez, avant de consacrer une biographie à Gala (1994, Prix Méditerranée) et à Stefan Zweig, l'ami blessé (1996).

En 1998, elle reçoit le Prix Renaudot pour Le manuscrit de Port-Ebène, le journal d’une jeune fille issue de la noblesse vendéenne, qui livre sa révolution personnelle, organisée en Haïti entre 1789 et 1793. En 2000, Dominique Bona est récompensée par la Bourse Goncourt de la biographie pour Berthe Morisot, le secret de la femme en noir, où elle rend hommage à la seule femme du groupe des impressionnistes.

Avec Il n’y a qu’un amour (2003), elle offre une biographie d’André Maurois à la fois fouillée et inspirée. « Elle a choisi pour cela de s’intéresser aux trois femmes qui ont tenu, dans la vie de Maurois, des rôles dissemblables, mais pareillement essentiels. […] Chacune tient à son côté une place différente. Mais toutes les trois fournissent à son œuvre romanesque le principal de sa substance. Dominique Bona se livre ici à une lecture croisée de l’existence chahutée de l’écrivain et des livres qui en ont résulté.» (Jean-Claude Lebrun, L’Humanité, 24 juillet 2003)

Dans La Ville d’Hiver (2005), voyage initiatique vers des contrées insaisissables et dangereuses, la romancière s’interroge : Comment réapprendre à aimer ?

En 2006, Dominique Bona publie Camille et Paul, la passion Claudel, où elle réunit, pour la première fois, les destins passionés des Claudel, frère et soeur.

Poursuivant son travail de biographe, elle livre Clara Malraux (Grasset, janvier 2010) dans lequel elle "brosse un beau portrait croisé du couple détonant que formèrent André et Clara Malraux... Clara aime cet homme complexe, le comprend, le subit, s'en agace. Il est brillant, fantasque, égoïste. Elle est plus sobre, plus austère, plus profonde à certains égards que le flamboyant Prix Goncourt 1936. [...] L'auteur d'Il ny'a qu'un amour et de Camille et Paul, qui a connu Clara, a écrit l'histoire de ce couple de légende en les plaçant face à face comme deux miroirs qui se réfléchiraient à l'infini, tout en s'éloignant. Au contact de Clara, André s'éclaire d'une lumière singulière, plus conforme à la réalité." (Etienne de Montety, Le Figaro, 14 janvier 2010).

En octobre 2010, Dominique Bona publie Camille Claudel, la femme blessée (Huitième Jour) dans lequel elle revient sur le destin de l’artiste et sur sa relation avec Rodin.

Œuvre

Clara Malraux

Biographie
Éditions Grasset

Lorsque Clara Goldschmidt, née en 1897 à Paris, rencontre André Malraux, elle a 24 ans, une enfance heureuse à Auteuil, de l’argent, une famille juive-allemande cultivée, cosmopolite. Lui a 19 ans, une famille dont il ne dit rien, une allure de « petit rapace hérissé à l’œil magnifique » selon Mauriac, il a tout lu et peu vécu. Le nouveau livre de Dominique Bona raconte la vie passionnée et tumultueuse d’une femme, dans le miroir d’une grande histoire d’amour. Quand Clara dit longtemps « Nous », André Malraux lui répond surtout « Je ». Ils furent deux, en effet, au Cambodge et à Angkor lorsque le futur auteur de La voie royale, mué en voleur de statues khmères, écope de trois mois de prison ferme et que Clara bataille à ses côtés pour obtenir sa libération. Deux en Afghanistan, en Iran, au Cachemire, au Japon, à New York, partout où ce couple indissociable dirige ses pas ; puis trois à la naissance de Florence Malraux, juste avant le prix Goncourt obtenu en 1933 pour La Condition humaine. Deux aussi dans les engagements politiques de l’avant-guerre, en URSS, en Espagne où Clara aide Malraux à relever le magnifique défi de l’escadrille Espana. Viennent les dissensions et la solitude, et la souffrance pour une femme courageuse qui pourrait confesser, telle l’héroïne de son roman Grisélidis : « Vous n’avez pas le droit de m’abandonner puisque vous êtes irremplaçable ». En 1937, Malraux et Clara divergent politiquement, et au privé l’écrivain tombe amoureux de la belle Josette Clotis. Résistante dès 1941, fidèle d’un cercle d’intellectuels parmi lesquels Edgar Morin ou François Fejtö, Clara traverse difficilement la guerre en juive clandestine, sa fille au plus près d’elle, alors que Malraux observe les choses à distance, avant de faire sa métamorphose sous les traits gaullistes du colonel Berger. Le couple divorce en 1947. Elle, révoltée, généreuse, militante, prête à tous les combats, dont celui de la guerre d’Algérie. Lui, ministre de De Gaulle, chargé des affaires culturelles en 1958, inquiétante figure repliée dans les songes de grandeur, écoutant Les Voix du silence plutôt que les cris des torturés d’Alger. Clara, découvrant la civilisation du Kibboutz, retrouve ses racines en Israël. André, crépusculaire, chez Louise de Vilmorin, devient le seigneur de ces Chênes qu’on abat. Il meurt en 1976, elle en 1982, sans avoir jamais cessé de porter le nom de l’homme qu’elle a aimé « contre vents et marées ».

Source : https://www.grasset.fr