« Corps aimé, corps aimant, corps interdit, corps souffrant, corps soumis, corps subi, corps désiré, corps meurtri, corps préservé, corps guéri, corps modifié, les rapports que nous entretenons avec notre propre corps et avec celui des autres dictent une grande partie de nos existences, de nos pensées, de nos rêves et de nos effrois.
Avoir un corps, l’accepter ou le transformer, faire corps ou non, avec lui, avec la société dans laquelle il est contraint d’évoluer, nous définissent comme être et comme citoyen.
L’écrivain que je suis devenu, l’homme que je suis, l’enfant que j’ai été, ces trois états qui sont les miens ont toujours été profondément marqués par la question du corps, de l’accord ou non, avec ce corps que je n’ai pas choisi et avec les corps environnants. »
Philippe Claudel